L’électronique, le sport et moi, ça ne fait qu’un. Pour ne rien vous cacher, à chaque entraînement, je suis accompagné d’une montre, d’un GPS ou de tout autre appareil me permettant de suivre en temps réel et d’enregistrer mes données.

Je peux le dire, je suis accroc à l’électronique. Pas accroc à la technologie en elle-même, mais accroc à tous ces chiffres qui s’affichent, accroc à l’enregistrement et au partage des performances. Et à priori, nous sommes nombreux dans ce cas.

En commençant il y a de ça longtemps avec un capteur accéléromètre attaché aux lacets (un modèle Garmin dont je n’arrive même plus à retrouver la référence 😕 ), je n’ai depuis plus quitté une seule fois ce type d’outil et j’ai égrainé de nombreux appareils. A ce jour, mon arsenal reste plus complet que jamais, avec GPS, capteurs de puissance et ceintures cardiaques. Et je ne fais pas le compte de tous les modèles qui sont passés entre mes mains ainsi que des applications GPS que j’ai sur mon smartphone.

Electronique

Jusque-là tout va bien. Mais si jamais il arrive qu’au milieu d’un entraînement ma montre ou mon compteur me fasse faux bond, je ne vous raconte pas le drame.

En général ça donne ça :

visage bébé

Je vous laisse imaginer ce qui se passe à ce moment-là. Comme si mon effort était guidé par les seuls chiffres qui sont écrits sur mon compteur. D’un coup, j’ai l’impression que mon entraînement perd tout son intérêt, que je ne pourrai pas regarder mes statistiques et que je ne pourrai pas partager ma performance sur Strava une fois rentré chez moi.

Vous comprendrez donc que lorsque je pars m’entraîner ou lorsque je me mets sur une ligne de départ, une de mes principales craintes est que la pile ou la batterie qui équipe tout cet électronique ne tombe en rade. Pensez donc à la mauvaise humeur qui me gagna au début de mon Embrunman 2015 lorsque mon capteur de puissance n’a pas voulu se mettre en route.

Plus sérieusement, je reste toujours admiratif des gens qui arrivent à gérer leur effort uniquement aux sensations. Sans GPS, cardio ou capteur de puissance je suis perdu. Et pourtant, les meilleurs coureurs font sans (des meilleurs marathoniens mondiaux à Sebastian Kienle, vainqueur de Kona en 2014, en passant par certains cyclistes du peloton professionnel).

Sebastian Kienle

Bien qu’étant d’excellents outils afin de progresser et de mesurer ses progrès, il est vrai que ce type d’appareils enlèvent une certaine magie au sport et donne une part de plus en plus grande à la gestion.

Il n’y a qu’à regarder les étapes de montagne des grands tours cyclistes où les coureurs se laissent volontairement déposer tout en sachant qu’ils n’ont pas les capacités de tenir tel niveau de puissance sur toute la durée de la montée, ou tout du moins qu’ils n’ont pas la capacité de suivre une accélération au milieu d’un long effort. Ces outils privent les sports d’endurance d’une part de suspens qu’on pouvait retrouver dans d’autres sports , réduisant la prise de risque à son minimum. Et à ce petit jeu, c’est trop souvent celui qui a la plus grosse* qui gagne.

A ce titre, combien d’utilisateurs de ces outils de mesure de la performance seraient-ils capable de faire marche arrière et de ne plus regarder les chiffres qui s’affichent sur leur compteur, assurément trop peu non ?

*FTP, PMA ou VMA