Après avoir découvert les outils de mesure de puissance avec le capteur Stages Cycling, j’ai eu la chance d’essayer la Rolls des capteurs, le matériel de la marque allemande SRM. Il s’agit d’un capteur intégré dans le pédalier, au niveau du boitier de pédalier, et disponible dans différentes versions chez chacun des principaux manufacturiers de composants vélo. En ce sens SRM travaille et développe ses produits en partenariat avec les grands équipements cyclistes (Shimano, Campagnolo, FSA, Cannondale, Clavicula…).

De par sa conception, il n’est donc pas possible d’installer le capteur SRM seul sur un pédalier existant (contrairement à Stages Cycling ou aux pédales Garmin et Polar), il faudra alors se procurer le pédalier complet et équipé.

SRM Shimano 11s

Il faudra également vérifier la bonne compatibilité entre le pédalier et le standard du boitier de pédalier de votre vélo. Pour l’anecdote, le premier modèle que j’ai reçu de la part de SRM n’était compatible avec aucun de mes vélos (équipés avec des boitiers de pédalier de type Press-Fit 86.5).

Une fois l’erreur corrigée et le bon pédalier reçu, j’ai ainsi pu tester le modèle Shimano Dura Ace 11 vitesses ainsi que l’ordinateur SRM Power Control 8, le tout monté sur mon vélo de contre-la-montre.

Montage du capteur SRM

Le capteur SRM se monte exactement de la même façon qu’un pédalier standard. Pour ce qui est du modèle Shimano DA, cela se fait très facilement et sans outils spécifique (Seule une clé Allen sera nécessaire afin de serrer la manivelle droite du pédalier). Pour les autres modèles, si vous disposez des outils adéquats, il ne devrait pas y avoir plus de difficultés.

Il faut néanmoins penser à monter l’aimant qui permet de mesurer la cadence de rotation. Celui-ci se fixe sous le boîtier de pédalier et doit être placé suffisamment proche du pédalier afin de bien assurer la transmission électromagnétique entre les deux pièces.

Aimant capteur SRM

Avec un peu d’habitude, le montage (pédalier et aimant) se fait en une quinzaine de minute. Et une fois le montage terminée, le tour est joué, vous n’aurez plus rien à toucher sur votre transmission.

Aimant SRM

Utilisation du capteur SRM

La transmission des données depuis le capteur de puissance se fait via le protocole ANT+. La mise en rotation des manivelles activera le capteur et la connexion au PC8, mais également à tout autre compteur utilisant cette technologie. J’ai ainsi pu connecter sans difficulté le SRM à mon compteur Garmin Edge 810.

Garmin Edge 810

Comme évoqué précédemment, la mesure de la puissance se fait à l’intérieur du pédalier. Plus précisément, c’est la mesure du couple qui se fait dans le pédalier, et qui, multiplié par la cadence de rotation va fournir la valeur de la puissance fournie par le cycliste (pour rappel, P=C*ω).

SRM annonce une précision de 1,5 à 2%, ce qui en fait le capteur le plus précis du marché. Ce n’est pas pour rien qu’il s’agit de la marque qui équipe le plus grand nombre d’équipes cyclistes professionnelles.

Au démarrage, la capteur s’étalonne automatiquement (SRM envoi le pédalier pré-étalonné). Néanmoins vous pourrez également effectuer cette manipulation de façon manuelle. Pour cela, il suffit d’enlever les pieds des pédales, de laisser le pédalier libre de toute force puis d’appuyer sur soit le bouton “étalonnage” (sur les appareils Garmin), soit sur le bouton “Zero Offset” (sur le PC8).

On peut également régler la pente du capteur. Il s’agit d’une valeur propre à chaque pédalier, qui vous sera là encore fournie par SRM (utile si comme moi vous vous amusez à toucher aux réglages du capteur sans avoir fait attention aux valeurs pré-enregistrées). Sachez juste que l’étalonnage automatique fonctionne très bien et qu’il ne vous sera pas nécessaire de toucher à ces valeurs.

J’ai ensuite testé le capteur de puissance sur route et sur home trainer. Voici le type d’information que j’ai récupéré (via garmin connect) :

Puissance SRM sur ht Puissance SRM sur route

L’important avec ce type d’appareil me semble être la répétitivité des données. Sur 5 mois d’essai, les valeurs sont restées très cohérentes. Seul certains essais au cours desquels j’ai modifié la pente du capteur m’ont fournis des données discordantes :

  • Une pente inférieure à la pente étalon provoquait une transmission de données sur-évaluées.
  • Une pente supérieur à la pente étalon provoquait une transmission de données sous-évaluées.

J’ai également comparé les données obtenues avec lecapteur Stages Cycling et là encore, les données sont restées très cohérentes.

Voici des séquences réalisées légèrement en dessous de FTP avec le capteur SRM :

Analyse puissance SRM

Puis avec le capteur Stages Cycling :

Analyse puissance Stages

Au vue de l’effort fourni et de la fréquence cardiaque moyenne (avec les aléas qu’elle induit), on retrouve bien des données qui vont tout à fait dans le même sens.

Le compteur SRM Power Control 8

Le Power Control 8 est le compteur GPS de chez SRM. Je l’ai essayé ici avec le capteur de puissance SRM mais sachez qu’il peut également être utilisé de façon indépendante. On pourra y connecter tous les accessoires utilisant le protocole de transmission ANT+ (capteur de puissance, capteur de fréquence cardiaque, capteur de cadence…).

SRM PC8

D’un point de vue de l’habillage, le PC8 dispose d’une coque en aluminium qui lui offre une belle finition. Il dispose de 3 boutons, est entièrement paramétrable en français et propose plusieurs écrans de données.

Boutons PC8

Dans un premier temps, il faudra rentrer dans le menu afin de configurer les paramètres physiologique : âge, taille, poids, zones de puissance, zones de fréquence cardiaque…

Pour ce qui est de son utilisation, étant utilisateurs des outils Garmin, j’ai eu quelques difficultés lors des premiers essais et ai confondu plus d’une fois les boutons sur lesquels appuyés lors du fonctionnement (changement d’écran, tour…). En effet, je l’ai trouvé moins intuitif que le GPS de la marque américaine. Certainement une histoire d’habitude.

Le PC8 est un outil avant tout fait pour l’entraînement et la compétition. Il ne propose pas de cartographie ni de guidage mais uniquement le retour d’informations destinés à l’analyse des performances. En ce sens, il ne faudra pas lui chercher une interface conviviale.

Le logiciel SRMX pour l’analyse des données d’entraînement

La connexion du PC8 à un ordinateur se fait via un port USB. Cela permet de le recharger mais également de transmettre les données d’entraînement au logiciel qui l’accompagne, SRMX.

Ce logiciel développée par SRM (et téléchargeable gratuitement pour PC et MAC) permettra de charger l’ensemble des entraînements réalisés et de les analyser. Il est dans la même lignée que le PC8, à savoir avant tout orienter vers l’analyse poussée d’informations. Il ne faudra donc pas s’attendre à une interface conviviale mais plutôt à des fenêtres sobres. Rien à voir donc avec d’autres interfaces telles que Garmin Connect ou Strava : SRM s’adresse très clairement avec ce SRMX aux professionnels et aux adeptes du suivi de leurs performances.

Vous pourrez ainsi avoir en visualisation les données globales de votre entraînement, une courbe de répartition de puissance ainsi qu’un courbe de puissance.

SRMX Single line chart

SRMX Slope chart

SRMX Critical Power chart

Sachez qu’il est possible de connecter SRMX avec Strava. On peut également y importer n’importe quel fichier au format .fit (à titre d’exemple, les outils garmin enregistrent les entraînements sous ce format). Pour les adeptes de l’analyse post-training, il n’y a donc pas nécessité d’avoir les autres outils SRM afin d’utiliser SRMX.

Conclusion

Le capteur de puissance SRM est clairement un superbe outil d’entraînement, qui ne m’a montré aucun signe de défaillance et qui s’est montré très constant tout au long de son utilisation.

Là où le bât blesse, c’est au niveau de son prix. Il est au niveau de sa réputation : plus de 3000€ pour le modèle que j’ai eu entre les mains. Malgré la précision et l’aide qu’il peut apporter à tout cycliste ou triathlète afin de mieux gérer son entraînement, cela reste un budget très conséquent pour la majorité d’entre nous.

Il faut néanmoins tempérer cela. Depuis que je m’entraîne avec ce type d’appareil, je reste convaincu que ça reste le meilleur investissement qui peut être fait dans le vélo. Et j’imagine que ce n’est pas pour rien qu’il équipe la majorité des coureurs des pelotons professionnels.