Remarque préliminaire
Cet article est une présentation générale du capteur de puissance Stage Cycling. Je n’ai à ce jour pas le recul nécessaire afin d’évaluer la fiabilité, la répétitivité ni l’évolution au cours du temps des données transmises par le capteur. Vous ne trouverez donc ni graphique ni chiffre jugeant la qualité des mesures.
Ces points feront l’objet d’un prochain article une fois le capteur utilisé sur une intervalle de temps suffisamment long permettant une analyse complète et pertinente.
Pourquoi choisir le capteur de puissance Stage Cycling
Le marché des capteurs de puissance est vaste, les solutions nombreuses. Ayant plusieurs vélos et souhaitant disposer de l’information de puissance sur chacun d’entre eux, je cherchais un système facilement interchangeable. Cette caractéristique étant difficile à obtenir avec les capteurs de puissance intégrés au pédalier, je pouvais d’ores et déjà éliminer certains modèles de la liste.
Les capteurs de puissance intégrés dans le moyeu de la roue arrière pourquoi pas, sauf que là encore je dispose de plusieurs paires de roues et que chacune a bien sa spécificité. Restait alors les solutions des capteurs de puissance intégrés aux pédales et ceux installés sur les manivelles. Sur ce point, c’est avant tout le prix qui a permis de trancher (le capteur est vendu 799€ dans sa version Shimano Ultegra) et m’a poussé à essayer le capteur Stage Cycling, qui à ma connaissance est le seul fabricant proposant ce type de solution.
Remarque : Dans ce cas, il faut bien sur avoir ses différents pédaliers du même modèle. Je dispose de deux pédaliers Shimano Ultegra 6800 et un pédalier Shimano 105 5800. Je suis donc parti sur une manivelle Ultegra 6800 qui se monte sans problème sur le pédalier Shimano 105, le reste étant uniquement une question d’esthétique.
A noter que Stage Cycling est partenaire de l’équipe cycliste de la Sky et est leur fournisseur de capteur de puissance. Etant victime de ce marketing sportif et – bien que les professionnels aient toujours du matériel différent de celui du grand public – faisant confiance d’une certaine façon au sérieux d’un partenaire d’une telle formation cycliste, mon choix vers la marque américaine s’en est vu renforcé.
Présentation du capteur de puissance
Le capteur de puissance Stage Cycling ressemble ni plus ni moins à une jauge de déformation fixée sur une manivelle gauche d’un pédalier de série. Il se montre par conséquent très discret, seul les plus averti remarqueront le logo marqué sur la manivelle où la jauge est installée.
D’un point de vue du poids, le capteur est très léger. Annoncé à 20 grammes, je n’ai constaté sur la balance qu’une différence de 10 grammes entre la manivelle équipée du capteur et la manivelle d’origine.
Le capteur est compatible ANT+ et Bluetooth. Il est alimenté par une pile CR2032 avec une autonomie données pour 200 heures de fonctionnement. Stage Cycling annonce une précision de l’ordre de ± 2 %, ainsi qu’un ajustement automatique en fonction de la température et une mise à jour sans fil du micrologiciel interne du capteur.
Montage du capteur de puissance
Comme évoqué au début, je souhaitais un capteur de puissance facilement interchangeable. Et qui dit facilement interchangeable dit également facilement montable.
Pour se faire, vous n’avez qu’à démonter la manivelle de votre pédalier et la remplacer par la manivelle équipée du capteur Stage Cycling. L’opération est très simple à réaliser, même pour quelqu’un n’ayant pas l’habitude de toucher à son vélo. Veillez juste à mettre le bon couple de serrage préconisé lors du montage de la manivelle.
Avant d’installer le capteur, il faudra néanmoins vérifier qu’il n’entrave pas la rotation de la manivelle au niveau de la base gauche de votre cadre. En effet, il se peut que dans certains cas, l’excroissance créée par le capteur viennent toucher le cadre.
Utilisation du capteur de puissance
Le capteur Stage Cycling est compatible ANT+ et Bluetooth. Par conséquent, il se couple très facilement avec tous les compteurs, GPS et montres qui disposent de cette technologie.
Avant de l’utiliser, il faudra l’étalonner. Là encore, rien de compliqué, il suffit de placer la manivelle vers le bas, de sélectionner le mode “étalonnage” sur votre GPS et le tour est joué.
Comme évoqué précédemment, le capteur Stage Cycling est une jauge qui mesure la déformation de la manivelle et qui la convertit en couple. Multiplié par la vitesse de rotation (la cadence de pédalage), il fournira la valeur de la puissance instantanée.
Stage Cycling a également développé une application assez simpliste disponible sur l’App Store et sur Google Play permettant de connecter le capteur sur votre téléphone. Elle permet, en plus d’obtenir la puissance et la cadence, de mettre à jour le logiciel du capteur et de réaliser la calibration de celui-ci.
Les limites du capteur Stage Cycling
Certains noteront que le capteur ne mesure la déformation que de la manivelle gauche. Par conséquent, la puissance développée par la jambe droite et l’équilibre de puissance ne seront malheureusement pas donnés. Il s’agit probablement là du défaut de conception majeur du capteur qui pourra gêner certains cyclistes ayant un déséquilibre entre les jambes droite et gauche.
Par ailleurs, le capteur n’est pas disponible dans tous les modèles de pédaliers. Actuellement, seuls les pédaliers Shimano sont massivement représentés, ainsi que quelques modèles SRAM, Cannondale et FSA. Pour les cyclistes disposant d’autres modèles, cela n’en fait finalement pas une solution si économique que cela s’il faut considérer dans le même temps le remplacement du pédalier. Cela en mettra d’office certains sur la touche.
Conclusion
Difficile donc de trouver des défauts à ce capteur de puissance hormis l’exclusivité des mesures sur la jambe gauche et le choix réduit dans les modèles de manivelles. En terme de faciliter de montage et de fonctionnement, même les moins téméraires n’auront aucune difficulté à l’utiliser et à le coupler avec leurs autres appareils, compteurs et GPS.
Voici donc pour l’essentiel en ce qui concerne le capteur de puissance Stage Cycling version Shimano Ultegra 6800. Bien évidemment les données de puissance sont la partie primordiale à analyser par la suite. Je ne manquerai pas de faire prochainement un retour sur ce point une fois les informations de puissance appréhendées de façon concrète.
Perso pas très fan quand tu vois quand général les cyclistes ont un delta de +/- 3 % entre chaque jambe et encore plus suivant l’effort. J’imagine que sur un col ton seuil à déterminer ne doit plus être le même que sur le plat du coup tes 2 % de fiabilité qui sont généralement plus élevées en test réel plus tes 3% plus la force pure en col qui augmente ta dérive pour une mesure de précision c’est pas le pied je trouve. Pédaler a 10 % au dessus de ton seuil peut se payer cher 🙂 non ?
Ton seuil reste le même que tu sois sur un col ou sur le plat, tout comme la puissance que tu es capable de développer sur un temps donné (ta FTP par exemple). C’est juste la vitesse qui sera différente. Mais si, admettons tu peux développer 300W pendant une heure sur le plat, tu pourras développer 300W pendant une heure dans un col et inversement. Concernant le déséquilibre jambe droite/Jambe gauche, il s’agit effectivement là d’un point négatif. Quant au chiffre de 3%, on l’entend souvent, ou entend également que la différence entre les deux jambes est négligeable. Là dessus, je n’en sais pas vraiment plus.
Un comparatif entre Stages Cycling, SRM, PowerTap et Vector :
http://www.bikeradar.com/road/gear/article/stages-vs-vector-s-long-term-power-meter-test-43681/
Merci pour ce comparatif, qui va dans le bon sens pour Stage Cycling. Le plus “important” à mon sens reste les valeurs de puissance très cohérentes avec SRM.