Après mon forfait au marathon de Paris au début du mois d’avril (à cause d’une tendinite du péronier), je souhaitais m’aligner sur 42 kilomètres au moins une fois dans l’année, pas spécialement pour la performance, mais pour recourir la distance antique, épingler un dossard et découvrir une nouvelle épreuve. Un coup de téléphone d’un ami qui me propose de participer à Run In Lyon, un coup d’œil sur le site internet de l’épreuve, un peu de réflexion quant à la logistique du week-end et me voilà inscrit au marathon de Lyon 2013 au début du mois d’octobre.
Run In Lyon est une épreuve qui avait bien mauvaise presse pour les éditions 2011 et 2012, mais voilà qu’en 2013, la course est reprise par la machine A.S.O. 20 000 coureurs attendus sur des distances allant du 10 kilomètres au marathon et prêts à arpenter la ville Rhône Alpine, du Parc de la Terre d’Or au Stade Gerland, en passant par les berges du Rhône.
2 semaines après l’Ironman 70.3 du Pays d’Aix, et sans préparation spécifique, c’est au feeling que je souhaitais appréhender cette épreuve. A peine plus de 200 kilomètres courus lors des 6 semaines précédentes (35 kilomètres par semaine en moyenne), et en privilégiant les sorties longues avec des portions à allure cible de course (aux alentours de 4’15” à 4’10” au kilomètre), ce n’est pourtant pas si frais physiquement que j’abordais l’épreuve, la faute aux kilomètres de vélo et aux longueurs de natation accumulés en plus des entraînements de running hebdomadaires ainsi qu’à un rhume automnale attrapé la semaine précédent l’épreuve.
Après un coup de train le samedi matin suivi d’un bref passage chez mes sympathiques hôtes du week-end, je me dirige vers par la place Bellecour pour récupérer les dossards et parcourir le village expo.
Tout se passe pour le mieux, l’attente ne ressemble pas à l’interminable fil d’attente du marathon de Paris et nous laisse même le temps de découvrir le quartier du Vieux Lyon et ses fameux Bouchons Lyonnais.
Le départ
Dimanche 7 octobre, 9 heures du matin, je me retrouve dans le SAS rouge des 3 heures. Un unique départ est donnée pour tous les concurrents quelque soit la distance sur laquelle ils sont inscrits. Il faut donc bien veiller à ne pas se faire emballer lors des premiers kilomètres par des coureurs alignés sur les distances plus courtes.
Les premiers kilomètres se déroulent sans soucis, je surveille mon cardio fréquencemètre afin de rester dans la zone verte inférieure à 150BPM, en sachant bien que la course ne commencera réellement qu’aux alentours du 25ème. J’oscille autour de 4’10”/km, les jambes sont là, j’ai l’impression de pouvoir continuer des dizaines de kilomètres à cette allure au milieu de tous ces coureurs.
21ème kilomètre, le doute
Kilomètre 21, les coureurs inscrits sur l’épreuve du semi-marathon encore nombreux jusqu’ici abandonnent les marathoniens. D’un coup, nous voilà bien seuls à bifurquer dans les rues de lyon. Au milieu de la foule il est facile de se dépasser soi-même, mais lorsqu’on se retrouve un poignée de coureur éparpillés, le moral en prend un coup. Et quel coup ! Je commence à sentir une douleur sur l’extérieur du pied gauche. Plus de 20 kilomètres à tenir, la douleur augmente progressivement jusqu’à me faire passer par l’esprit l’idée d’abandonner. D’autant qu’à ce niveau du parcours dans le Sud de la ville, le circuit est beaucoup moins agréable et les spectateurs sont beaucoup moins nombreux. 25ème kilomètre, je tiens l’allure mais la douleur d’une tendinite naissante augmente et commence à me faire sérieusement gamberger. « Vas juqu’au 30ème histoire de faire au moins une sortie longue », voilà mon leitmotiv pour tenir.
Du 30ème kilomètre au finish
Je sers les dents, j’arrive finalement au ¾ de l’épreuve. La douleur n’augmente plus, le cardio est passé dans le rouge depuis longtemps, et de toute façon, quitte à être blessé, autant aller jusqu’au bout. Encore 12 kilomètres, « un simple footing » ou « à peine deux tours de lac depuis la maison »…la seule chose est de ne pas s’arrêter, car avec cette douleur, j’ai 99% de chance de ne pas repartir.
Les kilomètres défilent, je rentre dans le dur mais je reste plus préoccupé par ma douleur au pied que par l’épuisement des réserves de glycogène. 37ème,38ème, 39ème, j’essaie tant bien que mal de maintenir l’allure, heureusement que les spectateurs sont de nouveaux présents le long des quais pour nous encourager. Moins de 15 minutes d’effort avant l’arrivée, ce n’est pas le moment le plus dur de la course, juste celui qui fait le plus mal mais qui annonce la délivrance. Enfin la ligne d’arrivée dans le champ de vision, c’est le moment de jeter ses dernières forces dans la bataille pour ne rien regretter : 2h55’24”, voilà ce qu’affiche ma montre.
Dans le souffrance et dans l’attente des résultats officiels, je profite des « restes » de ravitaillement qu’on bien voulu nous laissé les 10 bornars et les semi-marathoniens avant de rentrer boitillant pour prendre une bonne douche et me remettre de tout cela.
Quatre heures plus tard, le résultat officiel tombe : 2h55’47”. Record personnel battu dans la douleur que je risque de payer dans les semaines qui suivent, mais au moins, je l’aurais fais. 22ème scratch (sur 1649 participants), un résultats très satisfaisant, que je fête sobrement dans le train en écrivant cette article avec un paquet de M’&’M’s et en m’accordant une séance de récupération de VEINOPLUS Sport.
Pour tout vous dire, ce lundi matin, lendemain de course, je n’arrive plus à poser le talon par terre. A priori une aponévrosite plantaire qui risque de me mettre au repos forcé de course à pied pendant plusieurs semaines. Au programme donc : anti-inflammatoire, glace, étirements, et bien évidemment natation et vélo pour continuer à progresser sur ces deux terrains.
Comme d’habitude, je veux adresser un grand merci à tous les bénévoles et les personnes présents sur le bord du parcours, mais également à Anna et Fabien (ce dernier qui profite du week-end pour battre son record sur 10 kilomètres en 38’16”) de m’avoir accueilli, ainsi qu’à Geoffroy pour cette nuit torride passée ensemble sur le canapé lit du salon et ses démonstrations de conduite sur GTA V !
Bravo Pierre ! Tu monteras sur les épaules d’Hervé pour aller à la cantoche !
Bravo pour ton blog et pour ta perf’ à Lyon !
J’y étais aussi mais en moins rapide (3h13) loin de mon record de 2003 à peu près identique au tien… 🙂
Aponévrosite aussi à soigner pour rattaquer cette saison 2014 qui sera plus “tri” que d’habitude avec un 1er half prévu fin août à Vichy!
Encore bravo et bonne continuation!
Merci, et bonne saison à toi également !