Pas plus tard que dimanche dernier, une semaine après le Triathlon XL de Gerardmer, je ré-enfilais mon cuissard pour une course cycliste. Course de vélo en ligne toute catégorie, longue de 103 kilomètres et avec plus ou moins 900 mètres de dénivelé.
Ne sachant quel était mon niveau de récupération avec Gerardmer XL, j’y allais sans prétention, histoire de profiter d’une matinée ensoleillée sur des routes que je ne connaissais pas. Et une fois de plus, quelle ne fut pas mon plaisir de redécouvrir cette ambiance !
La première chose que j’aime sur ce genre de course, c’est l’organisation. Lorsqu’on connait la façon dont sont organisés certains triathlons, ici c’est tout autre chose : c’est la femme du président du Vélo Club du coin qui vous donne votre dossard au milieu de la salle polyvalente du village, tandis que les signaleurs bénévoles prennent leur café et leur croissant, quand ce n’est pas l’heure du ballon de rouge.
La seconde chose que j’aime, c’est la préparation de chaque cycliste. Entre celui qui se fout à poil dans sa camionnette remplie de matériel de travaux et celui qui bouche les toilettes de la dite salle polyvalente parce qu’il est un peu trop stressé avant le départ, on tombe parfois bien bas.
Une fois tout le monde prêt et aligné sur la ligne de départ, j’adore observer, non pas les cyclistes eux-mêmes, mais les maillots qu’ils portent sur les épaules. Et là, on a bel et bien le droit à un défilé de panneaux publicitaires.
Publicité oui, mais pas n’importe quelles publicités. On pourrait s’atteindre à voir de grands noms d’entreprise, mais là, pas du tout. Entre Menuiserie Thierry, La Moquette d’Arlette et Dolce Italia Pizza, je me marre toujours. Moi, petit Parisien Bobo du 17ème, est-ce que j’irai appeler Serrurerie Alexis basé à Massy le jour où ma clé restera bloquée dans ma serrure d’appartement ?
Je me marre, je me marre, jusqu’à ce que soit donné le départ…Parce qu’une course de vélo, c’est pas du tout comme faire du vélo en triathlon. Vous avez beau avoir les jambes les plus musclées et un moteur cardiaque énorme, vous serez loin d’être le meilleur. Le vélo en course, c’est aussi savoir se placer, être roublard, jouer tactique et subir les à-coups de vos adversaires. Et à ce petit jeu, je dois probablement être sur le podium en partant de la fin. Rouler 100 km au train, c’est facile. Mais lorsqu’il s’agit de mettre le coup de pédale pour suivre l’accélération du peloton, cela devient beaucoup plus compliqué…Et que dire du placement. Lorsque 50% d’un peloton ne sait pas bien grimper, il faut savoir se placer en début de bosse sous peine de se retrouver coincer dans la bordure qui suit.
Bref, à ce petit jeu, je suis très mauvais. Pendant ces 103 kilomètres, je me suis demandé ce que je faisais ici, les mains crispées sur les cocottes, n’osant même pas porter mon bidon à la bouche ni toucher quelconque touche de mon compteur. Bien évidemment, pendant que je pensais à ma survie au milieu de ce peloton, d’autres attaquaient devant, reléguant au fin fond du classement le malheureux triathlète que je suis.
Je n’évoquerai même pas l’arrivée, un taquet inattendue en bas duquel ma chaîne est restée bloquée sur la plaque. Tout à craqué, j’ai bien cru que j’allais tout casser…Et tout cela au bout de 2h45, à peine le temps de s’échauffer pour un triathlète en mode diesel.
Pour revenir aux chose que j’aime, la dernière d’entre elles est le podium final : une estrade en bois d’école, la sono du gymnase, la fille du maire du village qui vous sert un verre de Coca Lidl et le fameux bouquet de fleurs (ou la sac de course Franprix) que vous pourrez offrir à votre femme pour vous excuser d’avoir mis le réveil à 6h30 un dimanche matin.
Et oui, la course de vélo du dimanche matin, c’est tout ça à la fois.
Bien évidemment, ce regard hautain du triathlète sur le milieu du cyclisme amateur est à prendre avec un beaucoup de second degré. Moi aussi les amphétamines et les stéroïdes c’est ma grande passion !
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