L’avènement d’une épreuve s’apparente à un cycle et se compose d’une succession de ressentis de la part des athlètes. Ce phénomène est d’autant plus valable en triathlon, sport dans lequel une course reste un événement souvent unique, demande des sacrifices et beaucoup d’investissement.
Etape 1 : L’engouement
L’engouement nait au moment de l’inscription. Cette dernière, qui se fait souvent très tôt par rapport à la date de l’épreuve (En général plusieurs mois à l’avance – et je ne parle même pas de certain Ironman pour lesquels il faut être derrière l’écran de son ordinateur dans les 2 heures après l’ouverture des inscriptions sous peine de perdre sa place), lance le début du cycle. Une fois son numéro de Carte Bleue renseigné et les centaines d’euros dépensées pour ces heures de souffrance en perspective commence à naître l’envie : La vision de l’objectif, l’envie de réussir et le cheminement pour mener à bien sa préparation.
Etape 2 : La lassitude
Inscription faite, il faut désormais s’entraîner et préparer l’épreuve. Au début, tout va bien, la première période de l’entraînement démarre graduellement, prend de plus en plus d’ampleur et les progrès se font vite ressentir. Mais à un moment, notamment lors de la seconde période de préparation, la lassitude s’installe : fatigue, investissement en temps qui commence à peser sur le reste des activités, progrès moins flagrants et parfois des blessures qui gâchent ici et là la préparation. Heureusement la fin est bientôt proche, encore quelques efforts et vous serez sur la ligne de départ prêt à en découdre.
Etape 3 : L’euphorie
Une fois passée la ligne d’arrivée, l’euphorie règne désormais. L’objectif est atteint, tous ces mois de préparation ont enfin payé, tout s’est passé pour le mieux même si les derniers kilomètres ont été plus douloureux que les premiers…Et même si l’objectif n’est pas atteint, si le chrono n’a pas été au rendez-vous, une certain satisfaction d’avoir terminé malgré les déconvenues ainsi qu’une bonne dose d’endorphine dans le cerveau génère le sentiment du devoir accompli et font retomber la pression.
Etape 4 : L’égarement
Un bon repas, parfois un peu trop d’alcool pour fêter la fin de l’épreuve, profitez-en, ce sont les derniers moments heureux. Le lendemain matin, hormis un mal de crâne pour ceux qui auront fait trop d’excès la veille, c’est surtout l’égarement qui s’installe. L’objectif est atteint (ou pas) et on ne sait pas sur quoi rebondir puisque cette épreuve était l’objectif principal de notre saison. Besoin de faire un break, mais néanmoins besoin de s’entraîner sous peine de culpabiliser, de perdre son niveau, et de ne pas se sentir bien : la chute peut être difficile à gérer. Pour ne pas qu’elle soit trop lourde, il faut faire renaître l’engouement, relancer le cycle et ressortir sa Carte Bleue pour repartir sur une nouvelle échéance.
Voilà ce que j’appellerai le cycle du sportif, particulièrement applicable au triathlète longue distance, mais également au marathonien, au cent bornard ou au traileur longue distance : un ensemble de hauts et de bas qui se succèdent de saison en saison…