Une semaine après le triathlon LD de Belfort, je me retrouvais de nouveau aligné sur le triathlon longue distance de Deauville en date 9 juin 2013. Deux Half Ironman (enfin un duathlon 10/90/10 et un Half Ironman) à 8 jours d’écart, une première pour ma part, après 9 mois sans épingler un dossard.

1,9 kilomètres de natation dans la mer face au Casino, 3 boucles de vélo de 31 kilomètres avec un peu plus de 1300m de D+ au total et enfin 3 tours de 7 kilomètres  de course à pied sur les planches de Deauville le long du front de mer. Inscrit à la dernière minute et sans période de récupération, je ne savais vraiment pas ce que cela pouvait donner. De toute façon, c’était aussi l’occasion de passer un week-end à Deauville, et pourquoi s’en priver lorsqu’on est à moins de 2h de route de Paris !

Arrivé la veille, avec un beau soleil dans le ciel, c’est en nous levant le dimanche matin que nous nous apercevons qu’il a disparu et que nous risquons de faire (une fois de plus) une épreuve sous un temps maussade. Et pour agrémenter le tout, un vent du Nord Est souffle relativement fort.

Nous apprenons le matin même que l’épreuve de natation sera réduite à 1500m du fait des conditions. Bonne nouvelle pour moi qui suis un mauvais nageur, je n’ai pas spécialement  envie de m’éterniser dans l’eau. Et au vue de la tête de certains autres concurrents, je ne devais pas être le seul complètement frigorifié à l’idée de me jeter dans une mer à 13,8°C selon les arbitres, mais qui en paraissait 2 de moins…

11h15, le départ est donné ! Déjà que la natation en triathlon, ça bastonne un peu, mais quand vous y rajouter 40 centimètres de houle, ça devient quasiment un match de boxe. Souffle couper au moment de mettre la tête sous l’eau,  impossible de faire du 3 temps sous peine de boire la tasse, obligé de brasser pour repérer les bouées, je dois bien avouer que la natation en mer n’a rien à voir avec tous les beaux mouvements que nous apprenons à faire en piscine. C’est donc complètement « à l’arrache » et tel un mouton de panurge que je suis les autres concurrents sans vraiment savoir où cela me mène. 34 minutes plus tard, le calvaire est fini, enfin presque car un début de crampe me prend au moment de mettre les pieds sur la plage. Passons, je passe encore 6 bonnes minutes à la première transition (moi qui pensais avoir été « rapide J…) avant de monter sur le vélo.

Autant la nage fut une relative galère, autant j’ai carrément pris mon pied à vélo ! 92,8 kilomètres de pur bonheur :

Trois boucles, trois bosses par boucles dont la première, un véritable mur à 15% pour sortir de Deauville et totaliser un peu plus de 1300 mètres de dénivelé positif.


Dénivelé vélo LD Deauville

Affublé de mon casque aéro de pimpim et avec les prolongateurs remontés sur le vélo, J’avale les 92 kilomètres en un peu plus de 2h55 (31,7km/h de moyenne), sans avoir l’impression de tirer plus que ça sur la machine, hormis dans les côtes. Tel un Laurent Jalabert à Hawaï, Je ressens encore l’avantage psychologique du mauvais nageur qui reprend les autres concurrents sur la partie vélo.

Triathlon de Deauville 2013

C’est donc relativement confiant que j’entame le semi-marathon, et ce d’autant que le parcours est relativement roulant. Confiant, certes mais pas pour longtemps…après un premier tour et demi relativement contrôlé, je commence à rentrer dans le dur  à l’entame du second tour.

Dans le dur au point de ne plus savoir compter et de perdre totalement en lucidité : avec deux bracelets au poignet (alors qu’il en faut trois, un par tour), j’en viens même à me diriger dans le sas de la ligne d’arrivée alors qu’il me reste encore 7 kilomètres à parcourir…

Triathlon de Deauville 2013

7 kilomètres qui m’ont paru une éternité, d’abord avec le vent dans le dos sur 2 kilomètres, puis le retour depuis Benerville-sur-Mer avec 3 kilomètres vent de face, je me mets même à marcher et à absorber un gel (gel qui d’ailleurs me sauvera la mise) pour reprendre mes esprits et terminer ce semi-marathon en un peu moins de 01:40:00.

Je boucle finalement ce triathlon Longue Distance de Deauville 2013 en 05:18:16, 43ème scratch et 7ème de la catégorie SH2. Une chose est sure, ce sont bien les 60 kilomètres de vélo de la veille qui m’ont fait payer ce coup de mou sur la dernière demie-heure de course…

Pour ce qui touche de l’organisation, je ne peux dire que du bien de cette épreuve. Certains critiqueront les conditions de natation, d’autres les arbitres, et encore d’autres les ravitaillements.

Mais dans l’ensemble, l’ambiance de l’épreuve était vraiment top, le speaker très bon dans son rôle, les spectateurs présents le long du parcours et le bénévoles tous très serviables et sympathiques, et ce d’autant que nombre d’entres eux semblaient découvrir le triathlon. Et pour finir, quel bonheur de prendre sa douche dans la piscine de Deauville pour se remettre de ces quelques émotions et désillusions finales.