S’il y a des choses importantes à gérer dans l’entraînement, ce sont la forme et de la fatigue. En effet, l’entraînement est une équation complexe entre augmentation des aptitudes physiques et gestion de la fatigue.
Un entraînement implique simultanément un accroissement des performances et un accroissement de la fatigue. Et ces éléments seront d’autant plus impactés que les charges d’entraînement seront élevées (tant en terme de volume que d’intensité).
La bonne gestion de l’entraînement consiste à arriver à un objectif suffisamment performant, mais avec le moins de fatigue possible. Heureusement pour nous le corps humain est bien fait et la fatigue disparaît beaucoup plus vite que les aptitudes physiques. Entendez par là que lors d’une courte période sans entraînement, vos performances n’en seront que peu impactées, tandis que votre fatigue se verra profondément diminuer. Voilà dans la suite comment cela fonctionne.
Je vous avais déjà évoqué le TSS comme outils permettant de mesurer la charge d’un entraînement. Et bien le TSS, ou plutôt le cumul des TSS sur une période donnée, est un outil permettant d’évaluer ces indices de forme et de fatigue.
On part communément du principe que la forme s’établit sur une durée de 6 semaines tandis que la fatigue s’établit sur une durée d’une semaine.
On utilise alors deux indices (notamment définit par Joe Friel, entraîneur reconnu en Triathlon et en Cyclisme) :
- L’aptitude (autrement appelée CTL pour Chronic Training Load) est la moyenne glissante des TSS sur 42 jours.
- La fatigue (autrement appelée ATL pour Acute Training Load) est la moyenne glissante des TSS sur 7 jours.
La différence entre aptitude et fatigue est alors votre forme (autrement appelé Training Stress Balance).
TSB = CTL – ATL
L’équation en vue d’un objectif est alors très simple. Elle consiste à maximiser le TSB et ainsi de créer ce qu’on appelle commun un pic de forme.
Partons sur un exemple très simple qui montre bien l’important du repos pré-compétition :
Supposons qu’au bout de 42 jours d’entraînement votre TSS moyen est de 100 (avec pour simplifier le calcul un TSS de 100 tous les jours). A l’instant T, votre indice de performance est alors de 0. Pendant les 7 jours suivants, vous n’effectuez auncun entraînement. Votre TSS moyen sur 42 jours est alors de :
(35×100+7×0)/42 = 83,33
Votre TSS moyen sur 7 jours est quant à lui de :
7×0=0
Si vous faites la différence entre les deux, vous remarquerez que votre forme est subitement montée à :
83,33-0 = 83,33
Certes votre aptitude a quelques peu diminuée (-17%), mais votre fatigue a elle complètement disparue (-100%). Ce calcul traduira un bon niveau de forme. Chose importante, votre niveau sera plus élevé que 7 jours plus tôt lorsque la fatigue résiduelle des entraînements des 6 semaines précédentes était encore présente.
Bien évidemment il s’agit là d’un cas particulier où vous coupez totalement votre entraînement. Mais d’une façon moins extrême, on voit bien l’intérêt de fortement réduire la charge d’entraînement à l’approche d’un objectif.
Dans les faits, certains logiciels d’analyse d’entraînement font très bien ce calcul. Je pense notamment à Strava dans sa version premium qui propose un onglet Fitness & Freshness offrant cette fonctionnalité.
L’application donne également une représentation graphique de l’évolution de l’aptitude, de la fatigue et de la forme. Sachez juste que les valeurs absolues de ces 3 paramètres ne sont pas significatives mais qu’il faut avant tout suivre leur évolution respective.
D’autres outils fournissent également ce type d’information comme Training Peaks, Golden Cheetah ou Sportrack sous des formes légèrement différentes mais dont l’analyse doit être la même.
Belle courbe de monté en puissance ! Pour strava il prend en compte si tu as un capteur de puissance (perso j’en ai pas et la courbe est a peu près fiable mais pas les valeurs).
Sinon dommage que ça ne prenne pas en compte la course à pied.
L’analyse est faite soit à partir des données de FC, soit à partir des données du capteur de puissance, soit à partir des deux. Dans chacun des cas, les résultats sont différents, mais la tendance d’évolution reste globalement la même.
Très intéressant. Strava est bien fait pour mais ne prends pas en compte un la course à pied/natation, en callant le volume cap sur le volume vélo on peut arriver à programmer un pic.
Une question, à droite de la courbe strava apparait une extrapolation en pointillés avec une croissance de la courbe de forme jusqu’à J+10. Sais-tu comment interpréter la courbe ? Correspond-elle au niveau de forme en cas de coupure complète ?
Il est vrai que la non-prise en compte de la course à pied est dommageable. Car cela bien bien évidemment engendrer, au même titre que les entraînements en vélo, forme et fatigue. Pour ce qui est de la courbe en pointillée, il me semble, comme tu l’as dis, qu’il s’agit de l’évolution en cas de coupure complète. On remarque bien que la courbe fitness diminue et que la courbe forme augmente.
Pour info, ça le fait maintenant! (prise en compte de la CAP). Mais pas du swimming TSS comme sur trainingpeaks
Merci pour cet article. Faut – il rentrer manuellement sa valeur de Ftp ou le logiciel est-il assez fiable pour le faire ?