Heureux possesseur d’un vélo de cyclocross équipé de freins à disque depuis quelques semaines, on me demande souvent ce que je pense de ce système de freinage. Après plusieurs semaines d’essais et quelques centaines de kilomètres parcourus avec (tant sur route qu’en sous-bois), j’ai pu enfin me faire mon idée sur ces freins dont dont l’utilisation fait souvent débat.
J’ai pris en compte plusieurs points afin de les comparer aux freins à patins qui dominent actuellement le marché du vélo de route. En voici un peu plus dans la suite.
La puissance et la précision de freinage
S’il y a bien une chose qui frappe la première fois qu’on utilise des freins à disque, c’est la qualité du freinage. Tant en ce qui concerne la puissance de freinage que la précision, les disques apportent un véritable plus. Une fois la garde bien réglé, les freins à disque offrent confiance et sérénité. Le freinage est progressif et une forte poussée sur les leviers offrira une action nette et franche, qui permettra sans mal de bloquer vos roues.
Le freinage est également très bon dans des conditions plus humides, là ù généralement le freinage sur jante pêche.
Sur ce point, les disques offrent un véritable plus par rapport aux patins. Pas étonnant lorsqu’on voit qu’ils ont déjà envahis le marché du VTT où les freins sont bien plus sollicités que sur la route.
Le réglage
Il n’est pas rare d’avoir les disques qui frottent les plaquettes lors d’un premier montage d’une roue. Le réglage est alors très simple. Il suffit de desserrer l’étrier, de serrer le frein tout en resserrant l’étrier.
Manipulation très rapide, elle sera globalement équivalente à l’opération de réglage de la tension d’un câble de frein et de centrage des patins. Sur ce point, c’est un match nul en freins à disques et frein à patins.
Le look
Ayant une préférence pour les vélos épurés, je dois bien avouer que la vision des disques sur un vélo impacte son design. Les disques rajoutent une certaine masse au niveau des moyeux et tout particulièrement sur la roue avant. Sur la roue arrière, le disque est en partie occulté par la cassette, ce qui le rend néanmoins plus discret. Les étriers restent quant à eux moins voyant et touchent moins le design du vélo.
Cela restera un point de vue très subjectif, très personnel mais qui peut avoir son importance lorsqu’on connaît l’importance du look dans le choix d’un vélo. De mon côté, l’avantage est donné aux freins à patins.
Le poids
Un étrier pèse aux alentours de 250 grammes, un disque aux alentours de 120 grammes, ce qui fait qu’un ensemble de freinage complet avant + arrière avoisinera les 740 grammes. A contrario, un ensemble de freins classique à patins sera plutôt aux alentours de 350 grammes. 350 grammes, c’est environ 5% de la masse totale d’un vélo, ce qui reste non négligeable dans la course au poids.
Par ailleurs, le disque est en rotation, ce qui par effet d’inertie rend son incidence en terme de dynamique du solide plus importante que son seul poids seul. Sur ce point, l’avantage va très clairement aux freins à patins.
L’entretien
Les quelques semaines au cours desquelles j’ai utilisé les freins à disque ne m’ont malheureusement pas permis d’évaluer l’entretien nécessaire sur les freins à disques : remplacement des plaquettes, purges de l’hydraulique, remplacement des gaines…
J’ai pu retenir à ce jour que l’entretien des freins à disque est un entretien moins fréquent que l’entretien de freins à patins. Le remplacement des disques et plaquettes est quelque chose de très facile à réaliser. Là où les choses se corsent, c’est en ce qui concerne la maintenance du système hydraulique et plus précisément la purge hydraulique. C’est une nouvelle opération à appréhender qui pourra rebuter certains cyclistes, et qui à première vue semble plus complexe que le simple remplacement d’un câble de frein.
Sur ce point, l’avantage me semble aller aux freins à patins. Néanmoins et avec un peu d’habitude, je suis sur qu’apprendre et maîtriser la mécanique des freins à disque hydraulique se fait sans mal pour celui qui s’y intéresse un tant soi peu.
Que conclure ?
Vous l’aurez compris, les freins à disque possèdent des avantages par rapport aux freins à patins, mais également des inconvénients. S’il n’y avait que la qualité de freinage à prendre en considération, le disque serait loin devant. Mais lorsqu’on regarde d’autres point caractéristiques, la balance se rééquilibre. Cela justifie notamment la très timide entrée des freins à disque dans le peloton professionnel : le poids mais aussi la maintenance me paraissent les deux points qui remettent le plus en question leur utilisation.
Alors oui les disques c’est bien. Mais sur la route, cela restera non avant tout un plus non indispensable pour ceux qui recherchent confort et une meilleure efficacité de freinage.
En ce qui concerne la dangerosité des freins qui a poussé l’UCI a faire marche arrière et interdire l’usage des disques dans les courses, je reste assez songeur sur le sujet. A mon sens, un disque n’est pas forcément plus dangereux que les rayons d’une roue en mouvement lors d’une chute ou d’un choc entre deux coureurs.
Super Article! Pour ma part je n’ai pas encore testé de frein à disque sur vélo de route, j’ai un Moutainbike avec freins à disque, l’entretien n’est pas très compliqué, purger les freins c’est un coup de main à prendre, ça ne prend pas plus de temps que de changer des Patins de freins. en revanche le changement de plaquettes se fait très rapidement.
Pour ce qui est de la dangerosité, je pense surtout que le fait de tomber sur un disque en peloton fait beaucoup plus de dégâts qu’un ou deux rayons d’une roues. Un disque reste très coupant et à l’inverse d’un rayon, ce dernier ne se pliera pas…
Ce qui me dérange le plus pour les freins à disques, c’est la difficulté de réglage, voire de réparation et qu’il faut par exemple ne fut-ce que réparer une crevaison ou remplacer un rayon quand vous effectuez une longue sortie en autonomie complète (gros risque de voiler le disque!). Tous les progrès sont magnifiques, mais ils vous rendent de plus en plus dépendant car les actes techniques sont moins simples à effectuer. Cette dépendance qui convient parfaitement au réparateurs professionnels se retrouve dans d’autres domaines comme l’automobile (énormément d’électronique), l’informatique : les pionniers savent par exemple ce que la perte de l’accès au DOS (disk operating system) signifie, etc, etc…