Afin de profiter de ces derniers jours d’été, j’ai décidé de découvrir la Corse au guidon d’un VTT. Afin d’anticiper la chose, je m’étais doucement remis à cette pratique du vélo, qui après cette expérience insulaire, ressemblait plus à du Vélo Tout Chemin qu’à du Vélo Tout Terrain.
Pour vous présenter un peu mieux le contexte, imaginez-vous débarqué à Ajaccio, un VTT X-Country entre les mains, avec pour but de rejoindre Bonifacio en traversant l’Alta Rocca, le tout guidé par un Corse aventurier, un brin nationaliste et qui déteste les “goudronneux” (entendez par là les cyclistes sur route).
Lancé dans cette aventure un peu au hasard, me voilà perdu aux milieux de « vrais » vététistes, habitués aux cailloux, aux roues de 26 pouces et aux sentier pentus et techniques qui rebuteraient même certains randonneurs. 6 jours de routes, de chemins, de « singles » (terme que j’ai découvert pour l’occasion), à rythme plus ou moins cool, qui me laisse découvrir une pratique du vélo qui m’était jusque là quasi-inconnue.
Au-delà de la partie sportive, c’est aussi la partie « raid » que j’ai découvert pendant cette semaine : camelbak, repas dans le sac à dos, même cuissard mal odorant porté pendant 5 jours, camping et tout ce qui s’en suis, le tout au milieu du maquis de la Haute Corse, des sommets de l’Alta Rocca et de ses plages.
Il n’y a pas à dire, la Corse c’est beau : descendre un sentier et finir sur une plage déserte, monter un col par une piste et découvrir un village pittoresque à flanc de montage, et j’en passe.
Mais la Corse c’est aussi dur. Et plus exactement la Corse en VTT c’est dur, surtout lorsque vous suivez un Corse fou furieux et fier de son pays qui est là pour vous en faire bavez : descendre des pierriers, traverser le maquis en portant son VTT, vous vous demandez même si vous n’allez pas croiser Yvan Colona au détour d’un sentier caché dans les fourrés avec un couteau entre les dents.
Enfin, la Corse, ça marque, surtout lorsque vous n’êtes pas préparé à débouler dans des sentiers entourés de ronces dont le seul plaisir est de s’accrocher à votre peau et de vous rappeler la couleur de votre sang (ça a le mérite de vous laisser quelques souvenirs…).
Pour compliquer un peu la chose, vous passez vos nuits quasiment à même le sol, vous accumulez les affaires mouillés et puantes, vous mangez des pâtes et du taboulé “Carrefour Discount” à longueur de temps, et vous vous réjouissez de quelques Canistrelli entre deux parts de quatre quart (là encore “Carrefour Discount”).
Bilan de la semaine, un raid dans de telles conditions se fait long au bout de seulement quelques jours. Certains moments peuvent s’avérer très ludiques et jouissifs, d’autres peuvent être très désagréables. Mais au moins, un raid soude, permet de rencontrer d’autres pratiquants cyclistes sympas et de découvrir une région sous un certain angle (ainsi que ses habitants, leurs magouilles et leur caractère parfois particulier).
Globalement déçu d’un point de vue intensité sportive (malgré les 300 kilomètres et les 3400 mètres de dénivelé positif), je dois quand même avouer que traverser des sentiers VTT, sentir monter les battements cardiaques dans des raidillons et avoir les avants bras qui tétanisent dans les descentes techniques reste fort plaisant.
Expérience que je ne renouvellerais probablement pas de sitôt, il n’y a pas à dire mais la Corse est un pays magnifique. J’y retournerai avec plaisir mais afin de parcourir cette fois-ci les routes bitumées qui traversent l’Ile de Beauté !
Salut pedro.
Je découvre avec plaisir ton blog apres avoir arpenté la corse dans ton grupetto.
Et oui, je suis de cette race : vététiste “habitué aux cailloux” qui a pris un furieux plaisir dans les descentes de guerriers.
Je comprend ton point de vue, car ce n’etait pas du x-country mais de l’enduro engagé que nous avons gouté.
Aussi, j’espere que tu auras l’occasion de venir dans les vosges pratiquer du vrai x-country. On organisera cela au printemps.
PS: en montée pas un seul vetéteux “de metier” ne pouvait suivre Pierre, une vrai fusée….
A bientot et bon marathon.
Ed’
Salut Eddy, meme si j’en ai chié, ce fut un plaisir de decouvrir le “vrai” VTT avec vous 😉