S’il y a une chose que j’ai appris à mes dépens au début de l’année 2015, c’est l’intérêt de la coupure. Cette coupure n’était pas volontaire, elle fut même imposée. Et comble des choses, acceptant difficilement les contraintes, j’en ai tiré de nombreux enseignements.

Pour tout vous dire, je fais partie de ces personnes qui n’arrêtent jamais. A cela, plusieurs causes : la peur de régresser, la peur de ne pas se sentir bien (le fameux manque d’endorphine…), la peur de la prise de poids, la peur de ne jamais réussir à retrouver le chemin de l’entraînement…

Sauf qu’un à moment ou à un autre, si on ne veut pas que le corps nous impose cette coupure, il faut l’anticiper et la planifier. Après une saison relativement chargée et après avoir eu le sentiment de taper dans le corps, j’ai ressenti ce besoin. A la fois physique, mais également psychologique. Je ne vous cache pas que la dégradation de la météo y fut pour beaucoup. Je n’avais plus vraiment la motivation pour courir ou rouler une fois la nuit tombée dans le froid sous un léger crachin ou me lever à 7h du matin pour aller nager.

La préparation de la coupure

Lorsqu’on ne s’arrête jamais de faire du sport, se dire qu’on va couper est avant tout un travail psychologique. C’est comme se dire qu’on va arrêter d’aller chez Mac Donald ou qu’on va arrêter la cigarette, tout est dans la tête. Je me suis donc convaincu qu’après la dernière course de la saison il fallait couper, et que ça me ferait le plus grand bien.

Préparer la coupure c’est aussi combler le temps pris habituellement par le sport. C’est aussi se dire que ce sera l’occasion de faire plein d’autres choses qu’on souhaiterait faire mais qu’on ne prend pas le temps de faire : sorties, resto, ciné, voir sa famille…Autant vous dire que je n’ai pas eu spécialement de mal à occuper mes soirées libres.

La gestion de la coupure

Coupure ne veut pas dire arrêt total du sport. Pour certain, ça sera quelques séances courtes à faible intensité, pour d’autres un entraînement uniquement au plaisir, et pour les derniers, ça sera zéro sport.

En ce qui me concerne, je suis parti du fait qu’une coupure totale m’avait fait le plus grand bien en février dernier, mais qu’il serait néanmoins dommage de se priver si l’envie d’exercice physique et la forme étaient présentes. J’ai donc pratiqué le sport « en dilettante », à savoir pendant 2 semaines :

  • Du lundi au vendredi, rien hormis du vélotaf (sans qu’on puisse vraiment appeler ça du sport).
  • Du vélo le week-end, parce que j’en avais l’envie, parce que j’avais le temps et parce que la tentation d’aller rouler avec les copains était grande.

Histogramme entrainement

Puis une reprise progressive des 3 sports dans la 3ème semaine avec majoritairement des séances effectuées dans les zones d’intensité basse. Bien évidemment chaque séance n’était pas planifiée, aucun objectif de performance n’était visé si ce n’est celui de profiter de l’instant.

Une coupure qui fait du bien 

Pendant cette coupure, j’ai pris beaucoup de plaisir à aller m’entraîner uniquement aux sensations et à l’envie. Fini la lassitude de se dire que tel ou tel soirée de la semaine sera occupée par un entraînement, fini les contraintes horaires imposées par les séances d’entraînement ou d’ouverture des infrastructures.

Ça c’est la récupération psychologique. Quant à la récupération physique, autant vous dire que lorsque vous faites depuis 7 mois entre 10 et 20 d’heures d’entraînement hebdomadaire (sans compter les courses), rien que ne pas chausser les baskets ou ne pas monter sur son vélo 5 jours d’affilée vous fait le plus grand bien. Alors pensez bien que seulement quelques entraînements en 3 semaines, réalisées à plus de 80% du temps en zone d’intensité basse n’ont pas réellement d’impact sur cette phase de récupération.

La coupure et la récupération

Pour faire simple, un cœur qui est bas au repos et lors des efforts à intensité d’endurance mais qui monte très haut lors d’efforts à intensité maximum sera signe d’un corps reposé. L’inverse sera caractéristique d’un état général de fatigue.

Lors de ma période de récupération, je me suis amusé à tester ce paramètre lors de sorties en endurance en y intégrant des sprints longs. Après 2 semaines seulement, je retrouvais des niveaux de fréquence cardiaque atteinte très proches de ceux de début de saison. Voyez-y là un signe d’une bonne récupération général du corps. Faites le test, vous verrez.

Fréquence cardiaque

La coupure, c’est aussi une privation maîtrisée afin de se redonner l’envie et le goût d’aller s’entraîner. C’est une façon de reculer pour mieux sauter. C’est un passage qui me semble désormais obligatoire à intégrer dans le cycle d’une saison sportive, et de façon plus globale, dans la succession des années de pratique sportive.

La saison 2016 sera longue et chargée, elle ne commencera réellement qu’au mois de mars. Pensez donc bien que ce ne sont donc pas les quelques entraînements qui passent à la trappe en cette période et dans les semaines qui approchent qui risquent de remettre en cause les performances futures.