La Pancarte, je veux autant évoquer celle qui annonce l’entrée d’une paisible bourgade que celle qui définit la ligne d’arrivée d’un sprint : le sprint pancarte.
Les sprints pancarte agrémentent régulièrement les sorties en groupe. Et pour ainsi dire, c’est un excellent moyen de se tirer la bourre entre collègues d’entraînement, de donner du piment aux sorties longues et de sortir de l’allure de confort à laquelle on roule lorsqu’on réalise ses sorties seul.
Mais le sprint pancarte ne s’aborde pas n’importe comment. A la manière de l’arrivée d’une course cycliste et lorsque les derniers hectomètres se font sentir, les compagnons d’entraînement deviennent subitement des adversaires. On s’épie, on se jauge du regard, on évite de prendre le dernier relai et on attend patiemment le moment où le premier décidera d’accélérer le coup de pédale et de lancer les hostilités.
Mais la pancarte peut également se jouer dans les bosses. Et dans les bosses, on est bien souvent plus proche du rouge que du vert. Les cuisses brûlent, le souffle est court, les pulsations s’accélèrent et le seuil anaérobie pointe le bout de son nez. On a parfois même l’impression de se retrouver dans l’ascension du Ventoux entre Christopher Froome et Nairo Quintana à tirer à tour de rôle ses cartouches au fur et à mesure de la montée, espérant juste en avoir une de plus que son adversaire pour engranger les points du maillot à pois.
A chaque sortie c’est la même chose : on se dit qu’on va y aller sans forcer, mais on ne peut s’empêcher de faire monter la tension à l’approche des entrées de village. Et bien souvent, le podium est joué d’avance : on reconnait dès les prémices de la sortie les sprinteurs, puncheurs et grimpeurs du groupe qui rafleront à chaque fois la mise.
Pourtant, on retourne encore et encore au charbon, espérant faire office de trublion dans cette hiérarchie cycliste.