Récemment, voilà que j’ai eu l’occasion de faire quelques courses cyclistes de type critérium. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de courses sur des circuits faisant généralement moins de deux kilomètres et comportant des virages courts et de violentes relances. Ce type de course est bien particulier en termes d’effort et n’a rien à voir avec des efforts de type contre-la-montre, montée de col ou plus simplement course de vélo en ligne.

La spécificité de ce type d’épreuve vient de l’effort tout particulier qui le caractérise. Un critérium ressemble à une succession de violentes accélérations et décélérations durant toute la durée de la course. Le diagramme de puissance caractéristique de ce type de course prend la forme suivante :

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On remarque bien l’enchaînement d’effort à puissance maximale de type sprint (qui correspondent aux relances après les virages) et d’instants à puissance nulle correspondant aux phases de décélération (qui correspondent au freinage à l’approche des virages). La puissance NP sera donc très élevée, la puissance moyenne finalement relativement faible et l’index de variabilité très éloignée de 1.

Si on jette ensuite un coup d’œil à la fréquence cardiaque, la courbe sera de la forme suivante :

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Malgré l’alternance d’effort à puissance maximum et d’effort à puissance nulle, la fréquence cardiaque reste à un niveau très élevé. Le cœur, de part son inertie, n’a pas le temps de redescendre entre chaque phase d’accélération.

Et à ce jeu, je ne vais pas vous cacher qu’en bon diesel que je suis (et comme le sont une majorité des triathlètes) j’ai beaucoup de mal à y trouver son compte. A ce titre, sur le dernier critérium auquel j’ai participé, après 20 minutes de courses j’étais déjà sorti du peloton, et 10 minutes plus tard je me faisais reprendre un tour (on le voit d’ailleurs bien sur la courbe précédente avec la baisse de la fréquence cardiaque qui correspond au moment où j’ai lâché après avoir sauté du peloton).

Voici un autre exemple sur lequel apparaisse également la vitesse et la cadence. On y retrouve le même type de graphique symbolisé par une non linéarité de l’effort :

Effort criterium

Alors pourquoi s’aligner sur ce type de course ? 

En analysant bien le diagramme de puissance, ce type de course ressemble à un entraînement de type 30/30 ou 20/40. Ici on ne travaille pas à PMA mais à 150 voir 200% de PMA. Et dans l’entraînement pour le long (que ce soit des cyclosportives comme des triathlons longue distance), ce type d’effort peut s’avérer très bénéfique.

Il n’est pas sans rappeler que la hausse des performances à vélo passe par un travail dans toutes les zones d’intensité. Et les zones de puissance maximale sont bien souvent oubliées. La succession d’effort à ces niveaux de puissance impliquera également un gros travail cardiaque à des pourcentages proche de 95% de la fréquence cardiaque maximale.


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Et même si ce n’est que pour suivre et ne pas être un véritable acteur de la course, se forcer à suivre permet de travailler ces intensités qu’on ne travaille que trop rarement. Néanmoins, il s’agit là d’un exercice qui peut se montrer usant et qui demandera une récupération importante afin de reconstruire les fibres musculaires détruites au cours de l’exercice.

criterium paris 14