Vous avez des douleurs aux genoux lorsque vous vous asseyez pendant longtemps ? Votre genou flanche quelques fois quand vous montez ou descendez les escaliers ou lors des montant et descentes en randonnée ? Une sensation de crissement à l’intérieur du genou ou des craquements fréquents ? Vous êtes victime du syndrome rotulien !
Le syndrome rotulien attaque une bonne partie de la population mondiale. Ses victimes sont souvent les adolescents et jeunes adultes, et les personnes plus âgées (fin de cinquantaine à monter). Mais, ces symptômes sont assez fréquents chez les sportifs.
La médecine a toujours un peu de mal avec cette pathologie. Les praticiens ont parfois du mal face à la complexité du syndrome rotulien car la relations entre les symptômes et les anomalies chez les patients est quelques fois incohérente. C’est dù à un manque d’études scientifiques et d’informations précises. La chirurgie du genou montre aussi des signes de faiblesse et n’est pas toujours la bonne solution.
Heureusement, la compréhension de ce problème montre d’énormes progrès ces dernières années et les méthodes préventifs, ainsi que les techniques de rééducation s’améliorent de plus en plus. Ils s’adaptent aussi très vite aux modifications des conceptions thérapeutiques.
C’est quoi le syndrome rotulien ?
La rotule et le genou font partie des dernières « trouvailles technologique » dans le corps humain. Explication : ils sont parmi les derniers à avoir subi une évolution chez l’espèce humaine. Ils n’ont donc, pas encore atteint leur plus haut niveau en termes de stabilité. Responsables principales de toutes les fonctions liées aux membres inférieurs du corps (c’est-à-dire : la marche, la course et le saut) en jouant un rôle majeur dans le contrôle de la flexion et de l’extension, ils subissent des contraintes considérables et se soumettent plus facilement à la fragilisation.
Le syndrome rotulien, aussi appelé fémoro-patellaire, fait son apparition lorsqu’il y a une anomalie osseuse, un déséquilibre musculaire (très souvent lors de la croissance chez les adolescents et les jeunes adultes), une détérioration du cartilage durant la vieillesse et des impactes subits pendant des efforts intensifs et répétés (comme vous l’aurez compris ; plus souvent chez les sportifs). Pour faire simple, on peut dire que le fémoro-patellaire arrive quand la rotule coulisse mal sur son rail fémoral.
Lorsque le fémur grandit pendant la croissance, les muscles qui l’entourent ne réagissent pas de la même façon. Les quadriceps et les ischio-jambiers peuvent se développer de manières différentes, provoquant un déséquilibre de force entre eux. Ce phénomène est l’origine du syndrome rotulien chez les adolescents. Leurs rotules vont subir ce déséquilibre directement.
Les amateurs et professionnels de course en fond sont très exposés au syndrome rotulien. L’énorme quantité de flexions et d’extensions du genou qu’ils doivent effectuer peut user considérablement le cartilage. Ce dernier est considéré comme la peinture de protection qui se trouve au bout des os entre les articulations. Il a la fonction de laisser glisser les os dans une articulation et empêche les frottements. Si la rotule ne se déplace pas correctement lors des mouvements, cela cause des douleurs et des dégâts plus considérables avec le temps. En pleine flexion, la rotule est plaquée vers l’arrière contre le fémur. Si le cartilage entre ces deux là est usé, le risque d’inflammation est fort et peut provoquer de grosses douleurs en profondeur au niveau de la rotule, comme dans le cas de l’épanchement synovial.
Le syndrome rotulien est souvent accompagné par la tendinite rotulienne. Le tendon quadricipital, les ailerons rotuliens et le tendon rotulien – qui sont les éléments stabilisateurs de la rotule – sont alors affectés par l’inflammation. Dans ce cas, les douleurs sont ressenties sous la rotule.
Il y a aussi des anomalies et malformations plus rares ; tels que le « genu varum » et le «genu valgum» qui amènent directement au syndrome rotulien. Quand vous êtes debout, les pieds joints, normalement les deux genoux doivent se toucher. Quand ils sont trop écartés, c’est appelé genu varum. Cette anomalie est présente chez 1 % de la population. La rotule a tendance à sortir de son rail lors que le genou se plie. Elle subit des frottements sur l’extérieur, s’use et s’enflamme. Le genu valgum est le contraire du genu varum mais, plus rare. C’est quand les genoux se touchent mais, les pieds restent écartés. La rotule subit aussi des frottements anormaux.
Une troisième malformation rare qui provoque le fémoro-patellaire : l’inégalité de longueur entre les deux membres inférieurs du corps. Avoir une jambe plus longue que l’autre (même si la différence est minime) fait que le mécanisme de glissement de la rotule se dérègle.
Comment l’examiner ?
Généralement, la radiologie n’est pas nécessaire. Si elle est tout de même prescrite, une radiographie montrera la forme de la rotule mais, elle ne permettra pas de voir l’état du cartilage. Cependant, elle donnera assez d’information aux médecins et vous n’aurez pas besoins de passer des examens plus pousser.
Pour pouvoir voir et analyser les lésions sur le cartilage, il vous faudra passer par l’arthroscanner. Vu que le syndrome rotulien ne s’accompagne que d’un œdème du cartilage, sans lésions de surface la plupart du temps, l’arthrographie n’est pas conseillée car, c’est un procédé plus agressif pour le genou. Un produit de contraste est injecté dans le genou pour voir les lésions. Elle est prescrite que pour les syndromes plus avancés et plus graves.
A éviter lorsque vous avez un syndrome rotulien …
- Les randonnées en montagne sans genouillères et sans bâton de randonneur. Les descentes peuvent être redoutables pour vos rotules. Des genouillères les stabiliseront et un bâton enlèvera un peu la charge de poids sur vos rotules.
- Les squats complets, qui demandent de grandes flexions du genou, devront être remplacés pas des demis ou des quarts de squats. Vous devriez aussi éviter les exercices comprenant de grosses réceptions de saut.
- Evitez de faire du vélo (désolé les triathlètes !) mais, si vous en faites, assurez-vous que la selle n’est ni trop basse ni trop haute. Elle doit être à une hauteur adéquate pour que vos jambes puissent faire les mouvements d’extension et de flexion sans forcer.
La natation est un des sports conseillés pour la rééducation mais, attention ! Evitez à tout prix la brasse, qui fait sortir les rotules. Faites le crawl de préférence. Avec les battements de jambes, c’est le sport idéal pour les victimes de syndrome rotulien.
Traitements conseillés
Des exercices de rééducation
Ils doivent être faits minutieusement et rigoureusement. Les exercices de rééducation sont essentiels parce qu’ils vont renforcer et rééquilibrer les muscles qui font travailler la rotule et, vont diminuer les frottements subit par cette dernière en la décollant et la ré-axant sur son rail.
Voici quelques exercices que vous pouvez pratiquer :
- Des étirements pour assouplir les quadriceps, le psoas (le muscle qui part de la hanche, traverse l’abdomen et s’attache profondément sur les cinq vertèbres lombaires) et les ischio-jambiers.
- La musculation excentrique du quadriceps : position debout, placez un pied sur un banc, montez avec la jambe saine et descendez en freinant avec la jambe à renforcer. Attention à ne pas trop forcer sur la jambe. Trois séries de 10 descentes sont conseillées.
- Un travail de proprioception vous donnera une meilleure posture du genou et {oui, ça vient avec un plus} du dos. Aidez-vous d’un ballon de gym ; allongez-vous sur le dos sur un tapis d’exercice pour la gymnastique, placez vos deux talons sur le ballon de gym, décollez le bassin vers le haut et tenez quelques secondes puis, redescendez-le. Deux séries de 10 fera l’affaire.
La kinésithérapie aura aussi un rôle physiothérapique menant à des effets anti-inflammatoires naturelles. Il faut toute fois éviter de travailler avec des poids ou trop en dynamique.
Les traitements et astuces médicales
Mis à part les anti-inflammatoires, qui peuvent être pris en cas de fortes douleurs, il existe des médicaments qui renforcent les cartilages enflammés. Ils ne peuvent pas les reconstruire mais aident à améliorer et renforcer celui déjà présent.
Dans certains cas, plus avancés, les praticiens envisagent des infiltrations. Par exemple, une visco-supplémentation, qui est une injection d’un genre de gel sur le cartilage, améliorant sa surface. L’arthroscopie est suggérée par le chirurgien si les dommages sont encore plus sérieux. Il devra nettoyer les clapets cartilagineux qui sont la source de blocage douloureux.
Pour les malformations comme la dysplasie (la rotule est placée trop haute par rapport à la gouttière fémorale dans laquelle elle glisse et se frotte alors trop souvent au fémur), la chirurgie est proposée. La gêne est certes forte quand la rotule glisse trop vers le haut ou même parfois à côté, surtout si le phénomène arrive trop souvent ou trop facilement mais, il ne faut pas se hâter pour choisir la chirurgie. Cette dernière est lourde et conséquente. Le chirurgien procède à un abaissement de la rotule et une re-tension de quelques fibres musculaires. Cicatrices et beaucoup de rééducation vous attendent après. Evidemment, si cela se passe bien car, elle comporte des risques pouvant vous handicaper pendant un très long moment ou à vie. Vous devez donc bien y réfléchir.
Astuces pour la vie de tous les jours
- La genouillère recentre la rotule avec son orifice entouré de silicone. Elle l’empêche de sortir de son rail et la maintient pendant les activités sportives, de longues marches ou des journées d’efforts soutenus (voir l’image ci-dessous – Genouillère de la marque ORTEO).
Il ne faut surtout pas la porter la nuit ou en permanence.
- Les semelles orthopédiques aideront à compenser les désordres de la voûte plantale et l’inégalité de longueur entre les des jambes. Avec plus d’équilibre, votre rotule vous remerciera. Il pourra se déplacer sur son rail avec plus d’aise. Le mieux, c’est de les porter en toute situation, dans toutes vos chaussures. Même vos hanches et votre dos en bénéficieront. Elles font aussi un travail d’amortisseurs. Elles atténuent les chocs, soulageant le cartilage enflammé.
- Vous n’avez pas idée à quel point vos rotules sont affectées par votre poids. Un kilo de trop égale à huit kilos de plus à supporter pour vos rotules, notamment dans une descente. Ce serait donc idéal pour vous de perdre les kilos superflus si vous en avez. Cela allègera le poids de travail pour vos rotules et vous aurez en même temps une meilleure santé et condition physique.
Ne vous mettez pas trop de pression et traitez-la.
Ce n’est généralement pas de votre faute si vous souffrez de syndrome rotulien. La forme des genoux vient très souvent de celle de vos parents. Eh oui ! C’est à cause de la génétique la plupart du temps. Certaines personnes ayant des cartilages naturellement fragiles, sont prédisposées à avoir l’usure de leurs cartilages plus rapidement que d’autres. Donc, ne vous mettez pas trop de pression et appliquez-vous dans vos traitements. Et, si vous avez des enfants et constatez qu’ils ont aussi un « genu varum » vers la fin de leurs croissances, faites-les porter des semelles orthopédiques et des genouillères le plus tôt possible.
Merci pour ce belle article ++
Merci pour cet article qui m’a bien aidé quand j’ai découvert que j’avais ce problème.
J’ai réussi à soulager largement mes genoux en faisant quelques dizaines de séances de kiné avec des exercices ciblés et j’encourage tous les sportifs atteints à sauter le pas !
Pour renforcer cette idée, je pense même prendre ton exemple et créer un blog pour parler de ma vie sportive après mon syndrome rotulien, pour motiver les personnes atteintes.
En tout cas bravo pour ce blog ! Il doit aider beaucoup de sportifs je pense.
Arnaud