Vous ne devez pas être sans savoir que ce week-end avait lieu la grande finale du Championnat du Monde Ironman à Hawaï. Si j’ai bien compris, c’est the place to be pour près de 90% des triathlètes. Je dois malheureusement faire partie des 10% restants : Hawaï, j’irai avant tout pour faire du windsurf mais probablement pas pour faire un aller-retour Kona – Hawi dans le vent sur une route en ligne droite.

ironman kona worldchampionship

Ayant tout plein d’amis Facebook triathlètes, je ne vais pas vous cacher que mon fil d’actualité de ces derniers jours a été inondé de commentaires en direct de l’île américaine : “Last training on Queen K”, “Bike is ready”, “Ironman Wold Championship j’arrive”, “Registration Done”…

Sans parler de toutes ces photos partagées avec des gens en slip portant fièrement le drapeau de leur pays et de ces photos d’athlètes amateurs affûtés comme des lames. J’en viens même à me demander s’il n’y a pas un festival gay à Kailua Kona. Au moins, ça nous change des photos du Chtriman !

Ironman Hawaï underpant

Durant la dizaine de jours qui précèdent l’épreuve, mes pages Facebook, Instagram et Twitter s’imprègnent donc d’une atmosphère festive et me renvoient l’image de la perfection du triathlète : un homme heureux, sportif, affûté avec un taux de matière grasse approchant les 6%, avec plein de potes aussi bien foutu que lui, buvant un perrier menthe au bord de la plage pendant que le soleil se couche.

Et c’est là où je trouve que toute cette stratégie de communication instaurée par la WTC est très forte. Malgré les 24h de voyage, les 2000€ (voir plus) de billets d’avion, les 600€ d’inscription (sans compter l’inscription à l’épreuve qualificative), les sacrifices financiers (et je ne parle pas de ceux qui lancent des campagnes de crowdfunding pour qu’on leur paie leur voyage – comme si je vous demandez de me payer mes vacances), c’est l’image d’un doux rêve qui est envoyé au pauvre triathlète que je suis. Et qui, de façon inconsciente, me fait croire qu’un jour ou l’autre, je serai moi aussi parmi cette élite du triple effort.

You are an Ironman

Vous pouvez dire que je suis jaloux, vous n’aurez pas tort. Je suis effectivement en ce début d’automne derrière mon PC, à faire du gras et à attendre des jours meilleurs pendant que d’autres profitent d’un climat estival au milieu du pacifique. Je sais, j’ai déjà besoin de vacances…

Travail

On est dimanche. En toute honnêteté, je vais vous avouer que je n’ai pas attendu la victoire de Frodeno pour aller me coucher mais que j’ai quand même pris le temps de m’assurer qu’il avait bien écrasé le reste de ses concurrents avant d’aller faire ma sortie vélo dominicale. Et j’ai là encore maugréé lorsque j’ai vu toutes ces photos de finisher avec un collier de fleurs autour du cou.

Et tout comme j’ai dit que je ne ferai pas d’Ironman, je serai peut-être dans quelques années à Hawaï. Je lance d’ores et déjà ma campagne de financement. Contact par e-mail, j’accepte le liquide, Paypal, les virements et les chèques !