Dans les articles ne traitants pas de sport, voilà déjà plusieurs fois que je reviens sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur, le Vélotaf (ici, ici et encore ici). Pas plus tard que la semaine dernière, alors que je passais sur les Maréchaux Parisiens entre Porte de Clichy et Porte d’Asnières, totalement embouteillés, m’est alors venu l’idée de cet article.

Je parcourais donc le petit kilomètre qui sépare ces deux portes de Paris, à slalomer entre les voitures, qui elles, n’avançaient que de quelques mètres par minute (je crois même que les piétons allaient plus vite). Dans ces voitures, très certainement des gens qui rentraient du travail, et à 90% seul dans leur véhicule. M’est alors venu la question de savoir pourquoi ces personnes préféraient perdre leur temps dans leur voiture plutôt que de rentrer chez eux à vélo (voir même à pieds).

Embouteillage Paris

Je comprends qu’il y a de nombreux cas où le vélotaf est impraticable. Mais très franchement, pourquoi les gens ne pensent pas plus souvent à aller travailler à vélo ? Le dimanche, nombreux sont ceux qui prennent plaisir à se balader à deux roues, à flâner le long de la Seine, à traverser le Marais ou Saint Germain, alors pourquoi ne pas également monter sur les pédales chaque matin de la semaine ?

Les entreprises sont de plus en plus souvent équipées de vestiaires ou de douches, les fabricants ont bien souvent des vélos et des vêtements adaptés à cette usage dans leur catalogue, les villes développent toujours plus les systèmes de vélos en libre service, les pouvoirs publics développent – plus ou moins bien – les voies cyclables, et pourtant les citadins ont du mal à trouver leurs intérêts dans le vélotaf.

Sans être un grand sportif, parcourir une dizaine de kilomètres en 30 ou 35 minutes n’est pas la mer à boire. Comparer cela au temps qu’on peut mettre pour parcourir ces dix kilomètres en voiture, le gain est énorme. Ajouter à cela le plaisir de faire un semblant d’exercice plutôt qu’être collé derrière un volant à faire du cul à cul avec le véhicule de devant et le vélo pourrait être le compagnon idéal de bien des personnes.

J’ai également connu ce cas d’aller travailler en voiture. Auparavant détenteur d’une voiture de fonction, je ne vous raconte pas le bonheur lorsque changeant de lieu de travail, j’ai troqué ce véhicule contre un fixie qui me permet de prendre l’air, la pluie mais aussi de gagner un temps certain matin et soir. Et chaque fois que je monte dessus, je repense à cette phrase extraite du Tao du Vélo de Julien Leblay : “J’ai abandonné le confort supposé – l’inconfort masqué – de la voiture qui m’emprisonne pour enfourcher mon vélo.”

Fixie

Bien sûr qu’il y a des freins à la pratique du vélotaf. Nous pouvons notamment évoquer la dangerosité de circuler au milieu des voitures, au fait de prendre la pluie les jours de météo maussade, au style vestimentaire qui ne permet pas toujours de se déplacer à vélo. Mais n’est-ce pas là des idées toute faites sur lesquelles on pourrait travailler et adapter nos comportements ? On me fait souvent la remarque sur le temps que j’arrive à trouver pour m’entraîner. Sachez que je gagne environ une heure par jour rien qu’en me déplaçant à vélo.

Réduction de la circulation, réduction des émissions de CO2, pratique d’une activité physique modérée, le vélotaf ne serait-il finalement pas un des remèdes au mal qui touche certaines de nos grandes agglomérations ? N’y voyait pas là une publicité pour le sport, mais tout simplement une réflexion personnelle sur une notion de bon sens.