Si on regarde avec un peu d’attention les courses de vélo, on s’aperçoit qu’il existe différents types de cyclistes taillés pour des épreuves de nature différente. Certains joueront les premières places sur les courses d’un jour, d’autres sur les courses avec des étapes de montagne, d’autres sur les contre-la-montre ou sur les étapes de plat finissant au sprint.

A ma connaissance, les coureurs pouvant prétendre à des premières places sur tous ces types de courses sont très rares (voir inexistants ?). Ceci s’explique facilement lorsqu’on s’intéresse au profil de puissance de chaque type de coureur. A partir des courbes de puissance de chacun d’entre eux, on verra apparaître les points forts qui permettent de catégoriser un cycliste dans l’une ou dans l’autre des catégories.

courbe puissance

Pour rappel, la courbe de puissance est une courbe qui représente la puissance que peut développer un cycliste en fonction du temps. On trouvera en abscisse le temps et en ordonné la puissance développée. A partir de celle-ci on va pouvoir distinguer 4 types de coureurs ayant chacun une courbe de puissance spécifique.

Le Sprinter

Le sprinter est le cycliste qui sera capable de développer une puissance maximale très élevée. Sa courbe de puissance va alors être prendre des valeurs très haute pour des temps inférieure à quelques secondes. C’est cette impulsion très forte et très courte qui va lui donner sa vitesse de lancement et qui lui permettra de faire l’écart dans les derniers mètres avant la ligne d’arrivée. Ce sont notamment ses capacités anaérobie alactique, ses fibres musculaires rapides et sa technique de pédalage à très forte cadence qui le distingueront.

Courbe de puissance sprinter

Au delà de quelques secondes d’effort, sa courbe de puissance retrouvera des valeurs “normales”, et passera sous les courbes de puissances des profils décrits ci-après.

sprint marcel kittel

Le Puncheur

Le puncheur est celui qui fera la différence dans les tous derniers kilomètres. C’est celui qui est capable de porter une accélération (certes moins franche que celle du sprinter) puis qui sera capable de tenir un niveau de puissance très élevé pendant plusieurs minutes. Sa courbe de puissance sera haute pour des valeurs de temps inférieurs à 2 ou 3 minutes. Sa force est de résister à la production d’acide lactique.

Courbe de puissance puncheur

Pour des valeurs inférieurs à quelques secondes, il ne sera pas capable de développer la puissance d’un pur sprinter, mais sur des efforts supérieur à quinze ou vingts secondes, sa capacité à produire des watts sera plus importante.

Philippe Gilbert acceleration

Le rouleur

Le rouleur est celui qui sera capable de tenir un niveau de puissance élevé pendant une durée supérieure à plusieurs dizaines de minutes. Son profil de puissance sera caractérisé par une FTP élevée qui lui permettra de développer une puissance importante pendant un temps suffisamment long pour résister au retour d’un peloton ou pour réaliser un effort solitaire de type contre-la-montre.

Courbe de puissance rouleur

Le rouleur sera mauvais sur des efforts brefs et très intenses, mais sur des efforts longs, il restera plus performant que les autres. Cela est notamment du à ses fibres musculaires dites lentes, mais également à sa capacité à repousser la création d’acide lactique. Ce sont généralement des profils qu’on retrouve chez les triathlètes, capable de rouler fort et longtemps mais ayant parfois des difficulté à subir les à-coups.

tony martin clm

Le grimpeur

Dans les profils précédents, il n’a aucunement été évoqué le poids des cyclistes, partant du principe qu’on considère des courses relativement plates ou légèrement vallonnées là où l’influence du poids reste négligeable. Mais dès que la pente s’élève, c’est une toute autre histoire.

On ne peut plus considérer uniquement la puissance développée par le cycliste, il faut également prendre en compte son poids. Le grimpeur pourra alors être caractérisé comme un rouleur avec un excellent rapport poids puissance. Sa courbe de puissance ressemblera alors très fortement à celle du rouleur, sauf qu’il faudra considérer en ordonnée le rapport poids/puissance en lieu et place de la puissance seule. En effet, une montée de col se caractérise par un effort long à allure modérée (soit à intensité 3 ou 4 sur une échelle de 1 à 6), au même titre qu’un effort solitaire ou qu’un contre-la-montre.

Grimpeur contador

Quatre profils de cyclistes pour quatre types de courses, et ce sans compter les particularités de chacun des parcours. C’est notamment cette diversité qui participe à la richesse du cyclisme, qui permet à chaque course d’être particulière et d’y voir des acteurs différents se jouer les première places.


pub