Tous les triathlètes et cyclistes qui s’entraînent avec des capteurs de puissance, moi le premier, ont souvent tendance à vouloir comparer les valeurs de puissance qu’ils développent avec leurs homologues. Néanmoins, c’est un tort car il est inutile de comparer les puissances développées par deux athlètes de gabarits différents.

« La puissance doit impérativement être rapportée au poids du cycliste »

On parle alors de rapport Poids/Puissance (en W/kg).

Courbe de puissance

Prenant l’exemple très simple d’un cycliste dont la FTP est de 320W. Cela pourra paraître énorme pour certains, alors que pour d’autres ce sera une valeur somme toute « normale ». Je m’explique :

Pour un athlète de 65 kilogrammes, cela représentera une valeur de 4,92W/kg tandis que pour un athlète de 85 kilogrammes, cela représentera une valeur de 3,76W/kg, soit une valeur inférieure de 24%. Et qu’on s’entende, ce n’est pas du tout la même chose ! 4,92W/kg est synonyme d’un excellent niveau de performance, 3,76W/kg beaucoup moins.

Autant sur le plat, l’écart peut être pondéré car l’influence du poids reste très faible, autant dès que le profil s’élève, 1W/kg représente un gouffre.

Sur ce constat très simple, je m’accorderai à dire que la puissance d’un cycliste est une valeur qui ne regarde finalement que lui-même et que se comparer à d’autre, hormis à des athlètes de même poids, n’a finalement que très peu d’intérêt.

C’est d’ailleurs sur ce point qu’on peut distinguer les triathlètes et cyclistes rouleurs des grimpeurs. En valeur absolue, un rouleur aura très certainement une FTP (ou une PMA) plus élevée que le grimpeur mais rapportées au poids, ses valeurs seront inférieures.

Prenons là encore un exemple très simple à partir de deux coureurs cyclistes professionnels dont les FTP avoisinent les 6W/kg :

  • Nairo Quintana : 1m67 pour 58 kilogrammes, soit une FTP de 348Watts.
  • Fabian Cancellara 1m86 pour 81 kilogrammes, soit une FTP de 486Watts.

Rapport poids puissance

Sur le plat, où l’influence du poids reste faible, un Fabian Cancellara sera forcément plus fort qu’un Nairo Quintana. Mais dès que la pente se fera sentir, ce sera une tout autre histoire où la pesanteur rappellera aux cyclistes puissants la dure loi imposée par notre planète. L’inertie nécessaire pour faire avancer un cycliste lourd le pénalisera grandement.

Vous l’aurez donc compris, il est inutile de comparer ses valeurs de puissance, notamment FTP et PMA avec ses collègues cyclistes ou triathlètes si ceux-ci n’ont pas le même gabarit que vous. Seul des valeurs rapportées au poids seront des points de comparaison significatifs.