Un régime sans gluten peut, à première vue, être un handicap pouvant priver les sportifs de certains apports nutritionnels indispensables dans la pratique de leurs activités. Mais cela est-il vraiment le cas ? Comment les sportifs intolérants au gluten parviennent-il à compenser pour en faire une force ?

Quelques heures avant un grand rendez-vous, un tournoi ou un évènement, certains ne jurent que par une assiette de pâtes. C’est le stéréotype le plus commun du sportif qui fait le plein de glucides pour être prêt à l’effort physique à venir. Pourtant, les athlètes souffrant d’une intolérance au gluten ne peuvent pas opter pour les plats traditionnellement consommés par leurs confrères. Considéré à première vue comme un handicap à cause des limitations qu’il apporte, un régime sans gluten peut s’avérer être une véritable arme si elle est maniée correctement.

Des avantages considérables

Il faut manger 3 heures avant le début d’une activité physique. Cela permet de donner au corps le temps nécessaire dont il aurait besoin pour digérer. Or, la digestion peut devenir une réelle contrainte au moment de l’effort, et les aliments riches en gluten sont connus pour être parmi les plus délicats à digérer. En consommant trop d’aliments riches en gluten, le corps a tendance à perdre son énergie en étant fortement sollicité par son système digestif. A l’inverse, consommer des aliments démunis de gluten permet à l’organisme de se concentrer uniquement sur l’effort plutôt que sur la digestion, ce qui aurait tendance à impacter de façon positive les performances. En dehors de la réduction des troubles digestifs, d’autres effets positifs sont souvent remarqués, comme la réduction de la fatigue, la perte de poids, ou l’augmentation des défenses immunitaires.

Ce sont d’ailleurs toutes ces raisons qui poussent de nombreux athlètes à totalement supprimer le gluten de leur alimentation. Jérémy Roy, ancien cycliste professionnel, avait opté pour un régime exclusivement sans gluten et sans lactose. C’est l’un des changements dans ses habitudes qui lui ont valu le Prix de la Combativité lors du Tour de France 2011. L’autre exemple le plus connu est celui du champion de tennis Novak Djokovic. Avec le temps, l’actuel numéro 2 mondial est devenu une véritable valeur sûre du milieu. Le bookmaker en ligne Betway, qui permet de parier sur le cyclisme et le tennis, évaluait le 16 décembre 2019 à 13/8 ses chances de remporter le prochain Open d’Australie (mi-janvier) ou à 6/4 de sortir victorieux de l’US Open (août-septembre). D’après le Serbe lui-même, ce statut de favori est en partie dû aux bienfaits de son régime sans gluten, dont il a même vanté les mérites dans un livre.

 Des pièges à éviter

Compte tenu de tous ces arguments, les sportifs gagneraient grandement à adopter un régime sans gluten. Mais beaucoup tombent dans le piège de la sur-consommation, pensant que la solution est de faire un stock de toutes sortes de produits possédant un logo avec un épi de blé barré. Selon les experts du journal sportif L’Équipe, les plats pré-cuisinés industriels sont à prohiber pour tous les sportifs qui souhaitent s’alimenter efficacement avant un effort physique. Cela est encore plus le cas pour les aliments sans gluten. La plupart de ces aliments présentent un taux de sucre souvent supérieur que leur équivalent classique (contenant du gluten). L’idéal est donc de concentrer son alimentation uniquement autour des produits étant naturellement sans gluten (comme le riz, les pommes de terre, le quinoa, les légumes, la viande, etc.), non transformés, et surtout des plats faits maison.

 Des exemples de repas

D’après les nutritionnistes, l’assiette idéale du sportif doit être équilibrée selon les bonnes proportions : au moins 50% de glucides, 30% de lipides et 20% de protéines. Chacun contribue à sa façon à un apport correct d’énergie nécessaire. A titre d’exemple, avant l’effort, une assiette de riz avec une source de protéine telle que du poisson ou du jambon est à la fois entièrement et naturellement sans gluten, mais apporte également les nutriments appropriés. Après l’effort, l’hydratation est la clé pour permettre au corps une récupération optimale. L’objectif de l’alimentation est alors de restaurer ses réserves en glucides à l’aide de fruits par exemple. Les protéines rapides sont aussi indispensables pour aider à réparer toutes sortes de lésions musculaires subies, comme les produits à base de soja, ou alors une tranche de blanc de poulet.

Tous ces exemples de repas naturellement sans gluten sont conseillés que ce soit pour faire le plein d’énergie avant l’effort ou pour récupérer après. Ainsi, être sportif et intolérant au gluten n’est non seulement pas incompatible, mais peut même parfois constituer un atout pour augmenter ou maintenir le niveau de ses performances par le biais de son alimentation.