En me levant ce matin, je me suis aperçu que cela faisait dix ans que je m’étais lancé dans les sports d’endurance. A l’époque en 2006, je sortais de deux ans de classe préparatoire aux grandes écoles au cours desquels j’avais pris beaucoup de poids. J’étais alors gras comme un cochon, et perdre ce gras fut ma première raison de me lancer dans la course à pied. Je pensais d’ailleurs que cela ne serait que très éphémère et ne durerait qu’un temps.

Marathon de Paris

Voilà que trois mois plus tard je faisais mon premier dix kilomètres (les 10 kilomètres de la Braderie de Lille en un peu plus de 43 minutes, je m’en souviendrai toute ma vie), que six mois plus tard je récidivais sur la même distance en passant la barre des 40 minutes, et que de fil en aiguille, en 2009 et piqué par le virus des endorphines, je terminais mon premier marathon en un peu moins de trois heures.

Par la force des choses, j’avais atteins mon objectif de perdre les kilos en trop que j’avais accumulé avant mes vingts ans, mais j’ai également chopé le virus de l’endurance. Comme beaucoup, je suis entre temps passé par la case blessure qui m’a fais découvrir le vélo. Ce fut en 2010 avec mes premiers coups de pédale sur un vélo de route qui appartenait à mon père, avant que j’achète mon premier vélo carbone en 2011.

TCR

A partir de là, il n’y avait plus qu’un pas pour que je me jette dans la pratique du triathlon. Chose faite à partir de 2012 lorsque je m’inscrivis dans mon premier club. Triathlète, pas encore car malgré quelques épreuves courues (triathlon de Paris et triathlon XL de Gerardmer), je ne nageais pas vraiment. J’y allais par obligation sans prendre de plaisir. J’ai ensuite persévéré avant de commencer à réellement m’amuser. Entre temps, je continuais à courir, j’améliorais maigrement mon temps sur marathon, et je roulais de plus en plus. Mes résultats sur triathlon s’amélioraient jusqu’à la fin de l’année 2014.

Triathlon Deauville 2014

Janvier 2015, une méchante chute me cloue au lit et m’oblige à passer sur le billard. Incapable de courir, j’ai découvert ce qu’on appelle le cyclisme : son ambiance, la mentalité qui y règne, l’effort particulier des courses… J’ai appris à avoir les cuisses qui brûlent, et comble des choses, 8 mois après mon accident et après une timide reprise de la course à pied, je terminais mon premier Ironman.

Vélo

2006 – 2016, une décennie de sports d’endurance. Voilà qu’aujourd’hui, je me dis que tout peut s’arrêter de la même façon que cela a commencé. Peut-être qu’un jour je me réveillerai sans vouloir rechausser les baskets ou remonter sur la selle. Ou que de façon moins radicale, je ne chercherai plus la performance mais seulement le bien être qu’offre un peu d’exercice physique. Ou que dans vingt ans, je serai toujours là à vouloir en découdre avec le chrono. Finalement je n’en sais rien et réalise chaque entraînement comme si ça pouvait être le dernier.