Voici déjà un moment que j’utilise le capteur de puissance Stages Cycling. Acquis en décembre 2014 et après avoir publié un premier article de présentation de celui-ci, j’ai préféré prendre le temps de récolter un grand nombre de données et de les analyser avant de publier un avis définitif sur cet outil d’entraînement.
Pour se faire, j’ai réalisé un ensemble de mesures de puissances lors des 4 derniers mois. Avant de vous présenter les mesures, je vais d’abord vous présenter le mode de test sur lequel je me suis basé afin de réaliser mon analyse.
Mode opératoire du test
Afin de tester le capteur, je me suis intéressé à la répétabilité des données et au lien entre puissance et fréquence cardiaque. Contrairement à d’autres modes opératoires de tests de capteur de puissance, je me suis focalisé sur des intervalles longs compris entre 3 et 15 minutes. 90% des mesures ont été effectuées sur home trainer, où il est plus facile de conserver un effort constant que sur la route.
J’ai ensuite relevé la puissance moyenne, la puissance normalisée et la fréquence cardiaque moyenne des différents intervalles de test afin de vérifier deux points :
- La linéarité de la relation entre puissance et fréquence cardiaque (en dessous d’une certaine valeur proche de la FTP).
- La répétabilité des données entre plusieurs entraînements.
Je n’ai pas mesuré de pics de puissance car j’estime que plus de 95% de l’entraînement se réalise à des valeurs inférieures au seuil. Des puissances proches de PMA sont uniquement atteintes lors de fractionnées courts (type 30/30) où on se focalise plutôt sur son effort que sur la valeur même de la puissance. Cela est d’autant plus vrai dans un entraînement typé triathlon dans lequel on cherchera à maintenir des intervalles longs à allure de course.
Bien évidemment, il s’agit là d’un point contestable qui peut créer le débat. Pour l’instant, je suis parti sur cela, je reviendrai peut-être dessus à l’avenir.
Présentation des données de puissances
La fréquence cardiaque dépendant de la forme du moment, de la fatigue ou même de la cadence de pédalage, je suis bien conscient que des disparités sont inévitables dans cette analyse. N’ayant d’autres moyens d’analyse, je suis néanmoins parti sur ce principe de mesures. Les données après classement par ordre croissant des fréquences cardiaques sont disponibles ici (cliquer sur l’image pour agrandir) :
J’ai ensuite tracé les courbes représentatives de la puissance normalisée et de la puissance moyenne en fonction de la fréquence cardiaque. J’ai également ajouté une courbe de tendance linéaire (en dessous de FTP, la fonction puissance est linéaire avec la fréquence cardiaque) puis comparé les données obtenues par rapport à celle-ci.
Analyse des données de puissance
Dans la suite, j’ai raisonné sur les valeurs des puissances normalisées (étant donné que pour l’ensemble des valeurs, la puissance normalisée est très proche de la puissance moyenne, l’analyse reste globalement la même).
Sur l’ensemble des mesures, j’obtiens 14 valeurs sur 99 dont l’écart est supérieur à 10% par rapport à la courbe de tendance, soit 14% du total. L’écart moyen est de 12.51, l’écart type de 15.76 et l’écart moyen en valeur absolue est de 5%. Étant donné la variabilité de la fréquence cardiaque, ce résultat me semble tout à fait satisfaisant.
J’ai également fais le lien de correspondance entre les zones de fréquence cardiaque et les zones de puissance selon la tableau suivant :
En comparant les zones d’entraînement, j’obtiens un écart entre fréquence cardiaque et puissance sur 9 valeurs, soit 9% de l’ensemble des données. Là encore, cet écart peut être tempéré par le fait que 5 de ces valeurs correspondent à des valeurs pour lesquelles le delta est supérieur à 10% par rapport à la valeur de la courbe de tendance.
Si on omet ces 5 valeurs, j’ai donc un écart entre les zones de fréquence cardiaque et les zones de puissance sur 4 valeurs (sur un total de 94), soit 4,2% du total. Et pour ces 4 valeurs, l’écart par rapport à la courbe de tendance n’est que de 6%.
Conclusion
Je tiens avant tout à préciser que je suis parfaitement conscient que le mode opératoire mis en place pour ces essais est loin d’être infaillible. Néanmoins, cela me permet de tirer les premières conclusions sur le capteur de puissance Stages Cycling et sur l’utilisation que j’en ai actuellement.
De façon générale, les données de puissances obtenues avec ce capteur restent très cohérentes. La linéarité des données est bonne, tout comme le nombre relatif d’écart mesurés dans l’ensemble de ces essais. Bien sûr, des disparités sur certaines de ces valeurs sont présentes. Mais je ne saurais dire si leur origine est le manque de fiabilité du capteur ou la remise en cause du mode opératoire mis en place lors de ces essais.
Comme évoqué dans le premier article, le manque d’information entre jambe droite et jambe gauche est une des principales lacunes de ce capteur de puissance. Cela est d’autant plus marqué pour les cyclistes qui ont un déséquilibre musculaire entre les deux jambes.
Afin de confirmer cette première analyse, il serait désormais intéressant de comparer les données obtenues avec d’autres modèles de capteur de puissance, c’est un sujet sur lequel je suis en train d’avancer.