« Fils, tu deviendras cycliste !

– Non je resterai triathlète ! »

Ce n’est pas exactement la vérité (que je fasse du triathlon ou du cyclisme, mon père s’en moque un peu), mais c’est tout comme.

Après mes participations à quelques cyclosportives, je dois bien avouer être désabusé par ce que j’appellerais l’effort cycliste. Ce n’est pas l’effort en lui-même qui me contrarie, mais plutôt l’impact de l’aspect tactique de ce genre d’épreuve qui relègue bien souvent au second plan la performance pure de l’athlète.

Pour faire simple, on peut être bon cycliste sans pour autant avoir des capacités physiques au dessus de la moyenne et inversement.

Etre dans le bon paquet, savoir se placer, laisser les autres prendre les relais, ne pas se retrouver pris dans une bordure, voilà la roublardise du bon cycliste…que je n’ai malheureusement pas. Plutôt adepte des efforts linéaires et subissant plus ou moins bien les à-coups, je reste bien souvent frustré sur ces évènements. Bien grimper une bosse pour finalement se retrouver tout seul entre deux pelotons à cravacher pour rien, et se faire rattraper en moins de deux sans voir le bénéfice de son effort, ce n’est pas trop mon truc.

Il m'a sucé la roue

L’effort solitaire, la régularité de la fréquence cardiaque, de la cadencede pédalage, la gestion des  ravitaillements caractérisent beaucoup mieux le triathlète (je ne parle cependant pas des épreuves avec drafting). S’imposer son propre effort et gérer sa propre douleur me correspondent beaucoup mieux, et sont à mon sens bien plus révélatrices des capacités physiques intrinsèques de l’athlète.

L'effort du triathlète

Ayant un moment pensé prendre une licence FFC pour aller faire quelques tours de rond-point dans des courses, je crois bien que je vais y renoncer. Entre cet esprit cycliste de compétition que je n’ai pas et les chutes à foisons dans les arrivées massives au sprint, je vais bel et bien rester dans la lignée du triathlon et continuer à accumuler des kilomètres pour le plaisir de l’entraînement. Et puis comme ça, si je crève, que je casse du matériel ou que je ne tiens pas l’allure, je ne pourrai m’en prendre qu’à moi-même !

Quoi qu’il en soit, il faut bien se mettre à l’évidence que vélo sur un triathlon et cyclisme en compétition reste deux disciplines totalement différentes, et je sais maintenant vers laquelle je penche.