En prémices de cet article, je souhaiterais :
- Maudire l’automobiliste qui m’a fait chuter il y a un peu plus de deux semaines, m’entraînant de sérieuses douleurs à l’épaule et m’empêchant de nager.
- Remercier l’organisation d’avoir accepté de modifier mon dossard en relais
- Remercier ma coéquipière de choc, Marion, qui a bien voulu se jeter pour moi dans l’eau à 13,8°C du lac du Verney.
Vous l’aurez donc compris, à défaut de pouvoir nager, c’est en relais que je participais au triathlon Longue Distance de l’Alpe d’Huez, en faisant les parties vélo et course à pied après avoir pris la puce dans le parc à vélo en sortie de natation.
9h30, la natation est lancée. Le départ vu de la berge est grandiose, tous ces bonnets bleus et verts, on aurait vraiment envie d’y être malgré la fraîcheur de l’eau du lac.
Quoiqu’il en soit, je n’y suis pas, j’attends patiemment dans le parc à vélo, avec quelques autres relais. C’est d’ailleurs l’occasion d’échanger quelques mots avec Olivier Marceau ! 36 minutes après le départ, notre super nageuse Marion sort de l’eau (3’ avant Alexandra Louison, la classe !) pour me transmettre la puce.
C’est parti pour 115 kilomètres de vélo en montagne. Après quelques petits calculs, il ne me semble pas avoir encore fait un effort d’une telle durée – environ 4h30 de vélo suivant d’1h40 de course à pied. L’important est donc de gérer. Le cardio est là pour ça : Ne pas exploser dans les 2 premières montées de col (150 bpm sera la fréquence cardiaque cible à ne pas trop dépasser), rester en endurance sur le plat et dans les descentes pour prendre le temps de récupérer et de s’alimenter, enfin, monter l’Alpe d’Huez avec ce qui restera dans les jambes.
Je pars donc prudemment sur la première portion, me faisant régulièrement doubler. Ce n’est pas grave, les 25 premiers kilomètres ne sont qu’un échauffement avec la montée du col du Grand Serre : 14 kilomètres à environ 6,7%. Nous montons ce premier col dans les nuages : entre les virages serrés et la visibilité réduite, c’est une ambiance me rappelant très fortement la montée du Ballon d’Alsace du triathlon de Belfort 2013. 14 kilomètres depuis le village de Séchilienne c’est long, nous échangeons quelques mots entre concurrents. L’important bien sûr est de ne pas s’amuser à essayer de suivre plus fort que soi sous peine d’exploser. Le sommet approche, il est maintenant temps de se lancer dans la grande descente vers le village d’Entraigues mais surtout de récupérer. Là encore, certains concurrents me double dans la descente. Peu importe, je préfère rester prudent : quelques secondes perdues valent mieux que finir dans le bas-côté !
Deuxième col, le col d’Ornon, encore 14 kilomètres de montée, avec un début très roulant. Ce ne sont finalement que les 5 derniers kilomètres qui sont vraiment grimpants. La montée est grisante car la largesse des routes donnerait envie d’envoyer, sauf que nous sommes un peu tous scotchés, d’autant que le vent commence à se mêler de la partie. Un peu dans le dur sur les derniers kilomètres, c’est désormais une superbe descente vers Bourg d’Oisans qui, tout en restant prudent, est le moment idéal pour se ravitailler et récupérer avant la dure montée de l’Alpe d’Huez.
Dernière difficulté à vélo, la montée de l’Alpe d’Huez est finalement ce que je craignais le plus. Toute la difficulté est de monter correctement sans trop se griller. 13 kilomètres, 21 virages, 1090 mètres de dénivelé, 36’ de Marco Pantani, Pierre Rolland qui lève les bras en 2011, bref, beaucoup de choses auxquelles penser pour se donner un peu de courage. Finalement, c’est aussi l’occasion de reprendre certains concurrents, on m’annonce même la place de 29ème en haut de la montée.
Vélo déposé, chaussure de course aux pieds, c’est parti pour 3 tours de 7 kilomètres. Sauf que, à défaut d’avoir reconnu le circuit, ce n’est pas le type de parcours que j’attendais. Ca grimpe, et après le vélo, les cuisses ont la malheureuse tendance à brûler. Il va falloir donc là encore gérer pour éviter tout problème musculaire : un premier tour pour se jauger, un deuxième tour pour ne pas exploser tout en veillant à bien se ravitailler, enfin un dernier tour dans le dur.
Je finis la course à pied en 1h31 en 4:32/km, plutôt satisfait vu le profil du parcours.
Nous finissons en 6h35, annoncé 20ème au scratch par le speaker, sauf que nous avons un dossard relais, classement dans lequel nous nous retrouvons 5ème (et 2ème relais mixte).
Un bon massage, une bonne douche, c’est désormais fait. Le parcours vélo de ce triathlon Longue Distance de l’Alpe d’Huez est magnifique, l’organisation et l’ambiance sont tout simplement au top. Merci à nos supporters (Emmanuelle, Marie, Eléna, Marion, Franck et Guillaume), à Jérémy finisher en 7h03 et encore un grand bravo à toute l’équipe de Cyril Neveu et aux bénévoles pour cette épreuve grandiose ! Et même si c’est dur, j’y reviendrai avec grand plaisir !
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