Le Triathlon XL de Gerardmer, l’épreuve qui m’a fait découvrir le format Longue Distance en 2012, et qui allait mettre fin à cette saison 2014.
Voici donc le programme pour ce second week-end de septembre, 2 semaines après la mise en jambe du Triathlon Courte Distance de Chantilly : 116 kilomètres de natation, de vélo et de course à pied, plus de 1800 mètres de dénivelé, une organisation parfaite et une journée ensoleillée au cœur du massif des Vosges.
Parti de Paris avec les deux Yann, Benoît et Frédéric, nous profitons du vendredi pour récupérer nos dossards, reconnaître le parcours, déposer nos vélos dans le parc, participer à la Pasta Party et boire une bière avant de partir nous coucher pour prendre des forces pour le lendemain.
La natation
Bonheur, nous nous levons sous un beau soleil. Cela change de l’ambiance très automnale que nous avions connue lors de l’épreuve 2012.
Les combinaisons enfilées, nous nous dirigeons vers l’aire de départ au milieu des 1600 autres partants (dont 1300 dossards individuels). 1600 nageurs en direction d’une bouée, ça risque de bastonner fort. D’autant que je me suis aperçu qu’en eau vive, le nageur a tendance à attirer les nageurs qui l’entourent. On a beau se trouver au milieu d’un immense lac, il faut forcément que celui d’à-côté vienne se frotter à vous, à croire qu’il est en manque d’affection et qu’il recherche des câlins…
Quoiqu’il en soit, à peine le départ donné et sur les 1900 mètres, j’ai l’impression de me retrouver au milieu d’un banc de poisson. L’objectif est simple : limiter la casse, y laisser le moins de force possible et arriver au bout à peu près serein. Etant donné qu’il y a des nageurs tout autour, ma natation va ressembler à un gros trou noir. Je me force à nager dans les pieds, je ne regarde même pas la direction dans lequel je vais et laisse le soin aux triathlètes devant moi de me guider. Cette stratégie bête et méchante du mouton de panurge s’avère payante car malgré mon piètre niveau en natation, je passe sous l’arche en 32’43’’ pointant à la 335ème position.
Le vélo
Comme d’habitude le vélo est la partie que je préfère, qui plus est lorsque les 90 kilomètres se déroulent dans le cadre magnifique du massif des Vosges. Bien en jambe après un mois d’entraînement avec 1500 kilomètres de vélo mais surtout un mois après le Triathlon LD de l’Alpe d’Huez, je partais relativement confiant et ce d’autant qu’en sortant de l’eau, je vois un parc à vélos encore assez plein, signe que ma natation ne fut pas si mauvaise que prévue.
Sur ce triathlon XL de Gerardmer, je ne parlerais pas de cols, mais plutôt d’une succession de bosses usante dans sa globalité avec un effort à bien maîtriser sous peine d’y laisser des plumes. Je préfère donc temporiser en contrôlant régulièrement mon cardiofréquencemètre. Ne pas faire trop monter le cœur dans les bosses tout en gardant une bonne cadence de pédalage et profiter des portions descendantes pour récupérer et s’alimenter.
Cette gestion s’avère payante. Je remonte peu à peu plusieurs groupes de concurrents. Je dis bien groupe car les drafteurs étaient nombreux sur l’épreuve. De vrais cyclistes à vous sucer la roue arrière lorsque vous les doubler dans les montées. A croire que certains athlètes n’arrivent pas à être honnêtes avec eux-mêmes et à respecter les règles du jeu (j’espère que le possesseur du Cannondale Supersix Evo croisé au kilomètre 10 du deuxième tour se reconnaîtra…).
Sur mon troisième tour, je rattrape même la tête de course des élites féminines. Et là, comme 90% des triathlètes masculins, mon regard a une certaine tendance à se porter vers le coup de pédale de ces jolies demoiselles. Une petite aide psychologique qui aide à s’accrocher lorsque la pente s’accentue. A en croire les trois ou quatre autres cyclistes qui roulaient à proximité, je crois bien que je n’étais pas le seul à en profiter. Je conclue en charmante compagnie les 1800m de D+ avant la descente finale vers Gerardmer pour poser le vélo en 2h57’11’’ à la 63ème position.
La Course à Pied
Après une transition catastrophique de 3’15’’ au cours de laquelle je n’arrivais pas à enfiler mes runnings sans plier la semelle intérieure de la chaussure droite, je m’engage sur le premier des trois tours de lac. Je préfère partir prudemment. Sauf qu’au kilomètre 2, je prends de pleine face cette montée qui fait très mal aux cuisses. La première fois ça passe. Pour les deux fois suivantes, on avisera au moment venu.
Je veille à bien m’hydrater. Après 4h d’effort et malgré une appétence réduite pour le sucré, je me force à avaler les gels qu’il me reste. Avec une allure moyenne qui oscille entre 4:15/km et 4:18/km, je commence à rentrer dans la zone rouge dès le milieu du deuxième tour. Encore une dizaine de kilomètre, je me dis qu’il ne s’agit là que d’un simple footing. Je me lance le dernier tour au mental, pensant aux athlètes qui n’en sont qu’à leur premier et qui ont encore 20 kilomètres à parcourir. Je croise Alexandra Louison sur le dernier aller-retour, et connaissant la qualité de sa course à pied, ma dernière source de motivation est de faire en sorte qu’elle ne me rattrape pas.
Je jette mes dernières forces dans les deux derniers kilomètres de descente vers Gerardmer. Je serre une dernière fois les dents, monte une quatrième fois sur la passerelle avant de passer sous l’arche d’arrivée finale en 5h07’59’’ à la 44ème place en individuel sur 1298 classés, et 9ème de ma catégorie SH2.
Le meilleur moment
Ayant passé la ligne d’arrivée dans le dur, je ne prends pas le temps de regarder le chrono affiché sur l’écran. C’est une fois rentré dans la tente de ravitaillement que je regarde ma montre : 5h08, chrono qui sera le point d’orgue de cette saison 2014 avec le sentiment du travail accompli.
L’interruption brusque de l’effort me fais d’ailleurs prendre conscience que mon pied droit me fait sacrément mal : ayant galéré à mettre ma chaussure lors de T2, je les enlève de suite pour découvrir le spectacle peu réjouissant de mon pied ensanglanté. Promis la prochaine fois je mettrais des chaussettes…
En guise récompense finale, de très sympathiques bénévoles sont alors là pour nous proposer bières, tartiflettes, flammekueches ou hot dog. Difficile dans ce contexte de ne pas se laisser tenter malgré le peu d’appétit qui caractérise généralement la fin d’une course.
5h08 en 2014, 5h38 en 2012 : 30 minutes de moins, signe que le travail et que les kilomètres parcourus ont payé. Ce qui n’a pas changé en tout cas, c’est l’organisation qui s’est encore montrée impeccable, l’ambiance géniale, et le parcours magnifique. Du début à la fin, les bénévoles ont tous été très accueillants et très serviables, encore merci !
Bravo encore à toi Pierre !
Beau CR et belle perf (dans l’eau notamment) !
Bravo Pierre super CR et super perf !!
Felicitations !!! Belle progression.
Tu utilises l’appli Strava sur ton telephones ?
Tu dois vraiment galérer à lancer et arrêter l’appli à chaque fois.
J’utilise ma montre Garmin et après je transfert les donnés sur Strava.
Super course et super compte-rendu!
Une bonne récupe et ça va repartir pour de nouvelles belles aventures !!!
Beau CR !
Merci, c’est toujours sympa de partager la façon dont on voit les épreuves, notamment lorsque ce sont de belles courses comme celle-ci 🙂
Ah ah : 116 kilomètres de natation !!! ça c’est de la perf :-))
A part Ben qui a nagé l’Atlantique, j’en vois peu d’autres à ce niveau…(http://thelongestswim.com/)