Comme promis, voici mon petit débriefing du triathlon XL de Gérardmer, dernier objectif avec la casquette de triathlète de cette année 2011/2012 et surtout premier triathlon au format Half Ironman !

Tout commence le vendredi matin, départ de Paris pour 5 heures de route en direction de Gérardmer, petite station de ski vosgienne. Matériel chargé dans le coffre, nous voilà, avec Yann, coéquipier d’infortune, partis pour plusieurs heures  de souffrance, de joie et de dépenses caloriques, avec comme programme la reconnaissance du parcours vélo le vendredi après-midi, la course le samedi et le retour sur la capitale le dimanche.

Après 450 kilomètres de route, nous arrivons à proximité du lieu de la course pour dans l’ordre, récupérer nos dossards, déposer nos affaires dans la chambre d’hôtes que nous avons réservée pour le week-end puis faire la reconnaissance des 31 kilomètres de la boucle vélo. Mauvaise nouvelle, il pleut, il fait relativement froid (entre 8 et 11°C), les nouvelles météorologiques pour le lendemain nous laissent sceptiques et nous obligent à parcourir la boucle cycliste dans la voiture, les yeux rivés sur la température extérieure affichée sur le tableau de bord. Nous croisons cependant quelques coureurs bien plus téméraires que nous, bravant la pluie et la fraîcheur pour découvrir le circuit  à vélo !

Fin d’après-midi, nous traînons dans Gerardmer, à la recherche de gants, de matériel de réparation supplémentaire de crevaison et d’un cardio pour Yann qui a oublié le sien à Paris, avant un petit moment de détente dans « The Place To be » de Gerardmer : La Rhumerie, bar à la déco que nous qualifierons d’un peu particulière. Nous finissons notre soirée avec un plat de pâtes dans un restaurant à la déco et l’ambiance là encore un peu spéciale pour les pauvres parisiens que nous sommes.

Jour J : la course

Lever à 6h45, le premier reflexe est d’ouvrir les rideaux pour découvrir une bruine peu réjouissante. Assez silencieux, nous dégustons notre sportdéj avant de nous diriger vers le lieu de l’épreuve pour laisser nos vélos dans le parc à vélo et nous préparer pour ces 116 kilomètres. 9°C, pluie fine (frigorifié pour ma part), le speaker presse les derniers arrivants, aidé par le super accueil et le super travail des bénévoles avant de rejoindre le départ de la course aux côtés de 1300 autres participants.

9h30, le départ est donné. L’eau du lac est à 20°C, probablement le seul moment « chaud » de la journée. Je pars très tranquille, laissant partir les bons nageurs devant afin d’éviter la fatigue inutile de la cohue du banc de sardine. Crawl 2 temps, je gère avec mon faible niveau pour sortir de l’eau assez frais en 37’26’’ avant d’attaquer la partie vélo, plat de résistance de la course.

Le départ de la natation

Je prends clairement mon temps pour la transition : séchage, enfilage d’un maillot manche longue, de jambières, de brassières, de chaussettes et de gants, pour sortir 8’33’’ plus tard du parc à vélo (et m’apercevoir qu’il n’y reste plus beaucoup de vélos…). Mieux vaut perdre 3/4 minutes à une transition plutôt que de passer plus de 3h00 frigorifié sur le vélo ! Notez que sans les essayages du soir il est fort probable que ce temps record aurait pu être largement dépassé…

Premiers embouteillages sur la route étroite de la première bosse, j’essai de me frayer un chemin entre les roues, avant d’apercevoir Yann parti plus vite que moi et arrêté sur le bord de la route, roue arrière crevée après 3 kilomètres…Les bosses s’enchaînent, le froid se fait ressentir, notamment dans les descentes, mais le soutien des supporters et des bénévoles réchauffent, merci à eux ! Finalement la stratégie de monter fort et de rester prudent dans les descentes paient, je boucle les 93 kilomètres en 3h16’11’’ en réalisant le 141ème temps, avec le bonheur d’apercevoir un rayon de soleil en haut du col de Grosse Pierre.

Vélo reposé (rassuré car il doit y en avoir autant dans le parc que lorsque je l’ai récupéré), je me déshabille rapidement avant de partir pour la dernière partie de l’épreuve après 3’23’’ de transition.

Je pars tranquillement sur une base de 13,5km/h, avant de « buter » sur une bosse (j’avais pourtant entendu parler d’un parcours de course à pied plat et roulant…). Prudence, ne pas trop forcer musculairement, il y a 3 tours à faire…Ne pas se surcharger l’estomac, maintenir l’allure sont les maîtres mots. Je croise Delphine Pelletier (1er féminine), et me fais doubler par certains « élites » qui ont déjà deux tours d’avance sur moi. Quel plaisir de courir à côté de tels athlètes ! Toujours soutenus par les supporters et le dévouement des bénévoles, les kilomètres s’enchaînent. 19ème kilomètre, la fin approche, d’autant que le final du parcours descend vers l’arrivée. Des douleurs musculaires commencent à m’envahir, moi qui pensais pouvoir accélérer dans ces derniers hectomètres, je n’arrive plus à avancer. Je finis cette dernière partie de l’épreuve en 1h32’28’’, réalisant par la même occasion le 66ème temps sur l’ensemble des participants.

Le meilleur, la dernière ligne droite, le ravitaillement final, puis le massage divin réalisé par deux charmantes étudiantes en école de kiné, un petit moment de plaisir le temps que Yann finisse sa course 32 minutes plus tard.

Yann : dossard 346 ; 6h10’36’’ ; 435ème

Natation : 37’59’’ ; Cumul 792ème

T1 : 5’56’’ ; 686ème ; +44 places ; Cumul 748ème

Vélo : 3h22’43’’ ; 231ème ; +443 places ; Cumul 305ème

T2 : 6’41’’ ; 1051ème ; -33 places ; Cumul 338ème

Course à pied : 1h57’15’ ; 723ème ; -97 places ; Cumul 435ème

Pierre : dossard 676 – 5h38’03’’ – 144ème

Natation : 37’26’’ ; Cumul 736ème

T1 : 8’33’’ ; 1123ème temps ; -164 places ; Cumul 900ème

Vélo : 3h16’11’’ – 141ème ; +657 places ; Cumul 243ème

T2 : 3’23’’ ; 250ème ; +5 places ; Cumul 238ème

Course à pied : 1h32’28’ ; 66ème ; +94 places : Cumul 144ème

Nous récupérons nos affaires, avant de retourner dans notre chambre d’hôtes pour un des meilleurs moments de la journée : une bonne douche bien chaude, suivi d’une bonne bière et d’une bonne pizza, attablés au bar d’un restaurant à la serveuse du genre « couguar entreprenante ». Nous nous couchons relativement tôt, fatigués par cette journée. Ce d’autant que nous devons reprendre la route dans le sens du retour le lendemain.

Encore bravo à tous les participants, un grand merci à Yann et à l’ensemble des bénévoles pour leur accueil et leur soutien du début à la fin de l’épreuve.

Yann (relecteur et approbateur de l’article)  a tenu à rajouter un petit mot pour clore cet article :

“Pour ma deuxième participation à cette épreuve, je confirme que l’organisation est d’une qualité absolument extraordinaire et je tiens à féliciter Pierre pour la performance réalisée. C’est un réel plaisir que d’avoir pu partager ce moment avec lui, le plus insolite étant notre sortie a l’australienne au milieu de 1300 participants où nous nous retrouvons côte à côte au moment de retourner dans le grand bain…la suite fût plus rapide pour lui mais avec un plaisir que je sais équivalent et l’essentiel est bien là.”