Au moment de l’achat d’un nouveau vélo, beaucoup de triathlètes se posent la question du choix du type de matériel : vélo de contre-la-montre ou vélo de route ? Voici un avis assez personnel pour répondre à cette question.

vélo route ou CLM

Que les choses soient claires, le choix du type de vélo ne doit pas être conditionné par votre niveau. Débutant, amateur averti ou amateur confirmé, il ne faut pas que ce soit un point qui oriente votre achat. L’achat d’une nouvelle monture doit avant tout être faite en fonction de l’utilisation que vous en aurez, en entraînement comme en compétition. Je n’évoquerai également pas ici le prix d’achat des vélos, celui-ci étant un facteur intervenant dans la suite du processus de choix. Pour se faire, on va définir trois types de vélo et cinq types de pratique afin de vous guider dans votre choix.

Les types de vélo

Le vélo de contre-la-montre : Ce sont des vélos exclusivement dédiés aux épreuves où bénéficier de l’aspiration des autres concurrents est interdit. Ils sont toujours équipés de prolongateurs et ont un profil très aérodynamique réduisant les frottements et la trainée provoqués par l’air. Ce sont par exemple les Cannondale Slice, Argon 18 série E, Trek Speed Concept, Felt IA…

Trek Speed Concept




Le vélo de route aéro : Aujourd’hui, toutes les marques ou presque proposent des vélo typés aéro. Ils se distinguent par leurs tubes surdimensionnés, profilés et plus agressifs, généralement au détriment d’un poids légèrement plus élevé et un confort moindre. Ce sont par exemple les Giant Propel, Canyon Aeroad, Spécialized Venge, BMC TMR, Cervelo série S…

Giant Propel Advanced Pro 0

Le vélo de route classique : Par vélo de route classique, il faut entendre des vélos qui ne sont pas de profils aérodynamique et dont que les concepteurs ont avant tout orienté vers des performances de confort, de légèreté et de réactivité. Ce sont par exemple Giant TCR, Canyon CF SLX, Specialized Tarmac, BMC Teammachine SLR, Cervélo série R…

Cervelo r5

Les différentes pratiques

Triathlon avec drafting : Bien que minoritaire, il existe toujours des triathlons avec drafting. Prolongateurs interdits et course qui se joue aussi dans les roues, pour certain, ça n’est pas vraiment du triathlon, pour d’autres, ça reste une course tactique où chacun peut jouer sa carte. Pour ce type d’utilisation, le CLM est donc proscrit. Faîtes donc attention si vous envisagez de participer à ce type d’épreuve (triathlon de Paris, Coupe de France des clubs…)

Triathlon et courses de vélo : C’est rare mais ça existe, les triathlètes qui font également des courses de vélo ou des cyclosportives. Les efforts sont différents, la façon de courir également. S’il ne faut choisir qu’un seul vélo, ce sera un vélo de route (classique ou aéro pour des parcours plats et vallonnés et classique pour des courses et cyclosportives montagneuses) du fait que les vélos de CLM sont interdits sur ce genre d’épreuve.

Parcours d’entraînement plat ou légèrement vallonnés et triathlons plats : On parlera de terrains d’entraînement légèrement vallonnés lorsque le dénivelé n’excède pas 1 à 1,5% de la distance totale (par exemple, sur une sortie de 100km, le dénivelé reste inférieur à 1000/1500m). Dans cette configuration, un vélo de contre-la-montre restera très adapté et hormis si vous aimez vous tirer la bourre avec les copains en haut des bosses (où le vélo de CLM pourra manquer de réactivité), il vous offrira le meilleur rapport en terme de performance.

Parcours d’entraînement plat ou légèrement vallonnés et triathlons en montagne : Si vous être bien sur le plat sur votre vélo, alors vous serez également bien dessus en montagne. Voilà ce qui me pousserait à dire qu’un vélo de contre-la-montre n’est pas forcément un frein pour une utilisation ponctuelle lors de courses en montagne (rappelez-vous les résultats du LD de l’Alpes d’Huez 2014 et 2015). Ce troisième cas de pratique reste à mon sens celui où le choix entre un vélo de route (très adapté pour les épreuves qui grimpent mais également pour se tirer la bourre sur tout type de parcours) et un vélo de contre-la-montre reste le plus discutable. Les critères de prix, d’équipements etc pourront alors rentrer dans la balance afin de faire un choix.

Parcours d’entraînement vallonnés ou en montagne et triathlons en montagne : Autant pour une utilisation ponctuelle en montagne, un vélo de contre-la-montre peut être envisagé, autant pour une utilisation quasi exclusive en montagne, un vélo de route restera plus adapté. Classique ou Aéro, les deux choix pourront être envisagés en fonction de critères de prix, d’équipement ou plus simplement de design.

Ces différents choix sont résumés dans le tableau suivant. J’y ai ajouté des + et ++ qui pourront faire la différence en cas d’hésitation entre deux vélos :




choix vélo route ou CLMLes prolongateurs

La question d’ajouter des prolongateurs sur un vélo de route se pose souvent. Sur ce point, mon avis reste assez clair. Même la meilleure position sur un vélo de route avec des prolongateurs ne vaudra pas celle sur d’un vélo de contre-la-montre. Hormis quelques modèles “hybrides”, la majorité des vélos de route sont fait pour mettre les mains sur le guidons et non sur des prolongateurs. Quelques subterfuges peuvent vous permettre de mieux vous positionner (comme par exemple avancer la selle, augmenter la sortie de la tige de selle…), mais cela se fera au détriment de la position naturelle que vous devez avoir sur votre vélo.

Quitte à avoir un vélo de route muni de prolongateurs, autant avoir un vélo de contre-la-montre. Je réserverai l’utilisation des prolongateurs à celui qui roule généralement sur des parcours avec du dénivelé, et qui se lance très ponctuellement dans des épreuves plates sans vouloir investir dans un nouveau vélo.