La course du Val de Seine est probablement l’une des plus belles courses de la saison en Ile-de-France. Organisée par le Vélo Club des Mureaux sous l’égide de la fédération FSGT, c’est une course en ligne de 105km à travers les départements des Yvelines et de l’Eure. Le circuit comporte trois bosses et une arrivée en côte pour un dénivelé total de presque 1000 mètres. La course, de par son organisation toujours très bonne, connaît un succès croissant avec chaque année de plus en plus de participants.
C’est d’ailleurs une épreuve qui me réussit plutôt bien. Après une participation anecdotique en 2014, je terminais à la 4ème place en 2015 malgré une chute au milieu et un finish complètement raté. Objectif principal du mois de septembre pour mon club de l’EC Vélizy, j’y arrive plutôt en forme après 3 courses en deux semaines (deux courses FFC 3ème catégorie et une course UFOLEP 1ère catégorie au cours desquelles j’ai joué plus qu’un rôle de simple participant) et de bonnes jambes depuis 4 semaines.
A noter que cette année, la fin du parcours est différente de celle des années précédentes et malgré une tentative de reconnaissance au moment de l’échauffement, les derniers hectomètres avant l’arrivée me seront totalement inconnus au moment de prendre le départ.
Il est 9h, nous sommes 140 coureurs toute catégorie au départ. Une pluie fine nous accompagne et rend la route humide. Après un départ fictif et les premiers kilomètres de course neutralisés, le départ réel est donné à la sortie de la ville des Mureaux. Dès les premières minutes de course, je tente de lancer une échappée. Suivi de cinq coureurs, ça n’ira finalement pas bien loin. D’autant plus que je n’ai pas les jambes des grands jours, probablement à cause des 100 kilomètres roulés la veille. Aux alentours de kilomètres 30 et alors que la course devient plus nerveuse, une succession de relances va alors scinder le peloton en deux. Je fais l’effort pour rester accroché au bon wagon, et voilà que nous sommes un groupe de 20 coureurs détachés (dont deux coureurs de l’EC Vélizy, Julien – champion Ile-de-France FSGT de sa catégorie d’âge – et moi-même).
Nous prenons alors quelques dizaines de mètres d’avance sur le reste des coureurs. S’ensuit une longue descente sur route humide qui jouera entre notre faveur et nous permettra de rapidement accroître notre avance. L’entente dans le groupe est bonne. J’imagine que chacun se dit qu’à vingt, l’échappée peut aller au bout. Nous prenons d’abord 1’05, puis 1’45 et jusqu’à 2’15 d’avance sur le peloton. Nous passons les premières difficultés à un rythme soutenu (le première bosse, la côte de Bonnières – 3km à 4% avec les 400 premiers mètres à plus de 10% – à 360W moyen et la côte de Septeuil – 1 km à 7% avec le premier tiers à plus de 10% – à 450W moyen), ce qui permet d’ores et déjà de repérer les hommes en forme qui composent ce groupe d’échappés.
Après 80 kilomètres et comme toute bonne échappée qui se doit, le rythme devient d’un coup moins soutenue. En quelques kilomètres, nous perdrons près d’une minute, avant que certains d’entre nous reprennent les choses en main et relancent le groupe. Vingt kilomètres plus loin arrive alors la côte de Beule (2km à 5%). C’est bien souvent le juge de paix de cette course où les premiers en haut arrivent dans le groupe de tête à l’arrivée. Nous sommes encore les vingt échappés lorsque deux coureurs prennent la poudre d’escampette (un coureur du PAC95, gros club d’Ile-de-France qui a gagné il y a 7 jours en 3FFC, et un junior de l’US Métro qui grimpait les bosses mieux que le reste du groupe) en bas de celle-ci. A ce moment-là et alors dernier du groupe, je remonte progressivement pour faire l’effort et revenir sur les deux fuyards. Au train (à 430W quand même) et en mettant quelques à-coups pour faire sauter ceux qui sont à la rupture derrière, je reviens peu à peu sur eux avec quatre coureurs dans ma roue (dont Julien qui jouera les avants postes jusqu’au bout). Nous ne sommes alors plus que 7 à 6 kilomètres de l’arrivée.
S’ensuit alors plusieurs attaques que je ne préfère pas suivre. Je me contenterais de revenir au train tout en essayant d’arriver encore frais en bas de la bosse d’arrivée. Deux concurrents prendront à 2 kilomètres de l’arrivée une cinquantaine de mettre d’avance. Nous sommes alors cinq à leur poursuite dans une fin de parcours sinueuse.
Ne connaissant pas le final, je passe le petit plateau à chaque virage me disant que le raidar d’arrivée peut arriver à tout moment. C’est ainsi qu’après un dernier virage à droite se profile la bosse finale (qui ne sera finalement pas un raidar mais seulement 500 mètres à 6%). Dernier des 7 en bas et avec une vingtaine de mètres de retard sur les 2 coureurs partis aux avants postes, les autres concurrents lanceront tour à tour leur attaque. Voyant que chacun cale après quelques dizaines de mètres d’effort, je reviens progressivement (à 530W moyen sur la bosse quand même !). Je poursuis ma remontée et me retrouve alors en tête de course. Je fais un dernier effort avant que ne se profile la ligne d’arrivée que je coupe seulement quelques centimètres devant le jeune coureur de l’US Métro qui était resté derrière et que je n’ai pas vu revenir.
Une victoire supplémentaire dans la poche – la quatrième de la saison, et surement la plus belle – qui confirme la bonne forme de fin de saison. Gagner pour une fois à la pédale, ce sont mes jambes moyennes qui m’ont permis de ne pas en faire plus que les autres dans l’échappée et de jouer de façon plus fine la fin de course.
Bonus, nous reportons avec l’EC Velizy le prix d’équipe grâce à la 7ème place de Julien et la 27ème place de Sébastien à la bagarre pour l’arrivée du peloton.
Encore merci au VC les Mureaux pour cette superbe organisation (le parcours, les motos, les bénévoles…) et pour les photos 🙂
Bravo Pierre ! Tu as la clef pour les prochaines victoires, être un peu plus timide sur les derniers km de l’échapptée ;-D. Et bravo à la team pour le classement par équipe. Ca fait plaisir à lire !
Merci 🙂
Bravo Machine, tu la mérites !